Et aussi : la cuisine impulsive de Monique Duveau ; « Swarm », une série déjantée ; « Les Grandes et les Petites Choses » de Rachel Khan en BD…
Le Muséum d’histoire naturelle de Paris invite l’immense artiste à dialoguer, à travers une quarantaine de ses peintures, sculptures, dessins, céramiques et galets gravés, avec des œuvres préhistoriques. « Vivre la campagne », de Monique Duveau et José Esteves (Éditions de La Martinière, 256 p. Derrière le portrait de cette mère forcément coupable, la journaliste Anaïs Renevier dépeint la vie des Américaines à l’aube de la première vague féministe. Mettant à nu la mécanique mortifère des réseaux sociaux et le désenchantement d’une Amérique boursouflée de violence et affamée de fric, Swarm est portée par une BO géniale (signée Michael Uzowuru) et éclairée de caméos excitants (Paris Jackson, Billie Eilish). Ce qui n’est pas un crime, du moins avant que la police n’y fourre son nez, et qu’on ne retrouve le corps de ses deux enfants assassinés dans des terrains vagues du Queens, à New York, le 14 juillet 1965. Cette plongée gore dans une Amérique craspouille, entre strip-teaseuses, dealers de drogue et obsédés de la gâchette, est électrisée par la présence de Dominique Fishback, organique, massive, fascinante dans sa folie destructrice, de coups de masse en coups de marteau, comme dans son obsession pour son idole, enfantine et dévorante. Il fait le tour du monde comme d’autres vont bosser à la Défense, il escalade les montagnes et les cathédrales, il traîne des mois dans des cabanes au fond des bois, il écrit des livres à se damner, hurle « Oubliez-moi ! Avec son compagnon, José Esteves, photographe et « poète de lumières », ils nous invitent à « Vivre la campagne », leur campagne, au gré des couleurs. » dans les montagnes d’Arménie, il a franchi toutes les frontières ; même celle du pays des morts, un soir de 2014, après une vilaine chute qui le plonge un temps dans le coma et lui sculpte pour toujours une gueule de lieutenant prussien, alors oui, c’est sûr, c’est vrai, Sylvain Tesson, c’est un peu Bob Morane contre tout chacal, c’est l’aventurier contre tout guerrier. Un merveilleux nuancier où le vert d’un camembert à l’ail des ours côtoie le jaune d’une tarte au citron, l’orange de la pâte de coing, le rouge d’un gratin de groseilles, le rose et le violet d’une couronne mi-figue mi-raisin, le brun du grand pot-au-feu ou le blanc d’une poularde de Culoiseau au Sydre et aux pommes… Ensemble, on est plus fortes est une galerie de portraits des personnes que Julie Gayet a rencontrées au fil de son engagement et de cause en cause, du fléau qu'est l'endométriose à l'égalité des salaires ou à l'avortement… Et rappelle que l'homme a un rôle clé à jouer contre le patriarcat : en témoigne un chapitre consacré à Denis Mukwege, gynécologue congolais, Prix Nobel de la paix en 2018 pour son combat en faveur des femmes victimes de viols de guerre.