Elle se fait rare dans les médias, incarne des héroïnes d'un autre temps, cultive l'étrangeté à l'écran. Mais qui est vraiment Eva Green ?
Sa mère, reconvertie en autrice de littérature jeunesse, la berce de contes. Elle a une manière très anglo-saxonne de préparer ses rôles, d’imaginer mille histoires à son personnage. Comme un pied de nez à ceux qui l’accusaient de snober le cinéma français, elle y donne la réplique à nos plus grandes stars : Avant même de poser un pied sur le plateau, elle envoyait des textos remplis de suggestions à Martin Bourboulon, comme l’idée d’une scène silencieuse. Eva Green veut apporter une touche d’humanité à l’espionne du cardinal de Richelieu, loin de l’interprétation d’une Faye Dunaway ou d’une Lana Turner. « Elle est si belle que c’en est indécent », commentait le défunt Bernardo Bertolucci. « Elle a l’air de venir d’une autre planète », observait À force de brouiller les pistes, Eva Green a bâti une carrière internationale enviée de ses pairs. Elle s’excuse mille fois de son retard, s’enquiert de mon séjour, et propose même de jouer les guides touristiques. Elle incarne des héroïnes d’un autre monde, d’une autre époque, d’une autre dimension même. Elle est accompagnée de ses deux schnauzers noirs, Winston et Nora, en marge du tournage de Dirty Angels, qui se déroule non loin de la mer Égée. Autour de la table, les convives s’offrent une séance de spiritisme menée par une médium.