Procrastination

Ce 25 mars marque la journée de la procrastination. Repousser les choses au lendemain, une bien mauvaise habitude ? Pas forcément, explique la journaliste ...

« En parallèle de [La Joconde](https://www.letelegramme.fr/soir/il-y-a-150-ans-la-joconde-cachee-a-brest-14-10-2020-12638150.php), de Vinci a étudié l’optique, la façon dont la lumière touche une sphère », souligne Fleur Daugey. [avec parfois certains diagnostics modernes de pathologies](https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-carre/leonard-de-vinci-avait-il-un-trouble-tdah-3595549), l’artiste peinait à terminer ses tableaux sans la pression des mécènes. La procrastination « modérée » serait donc une piste de progression pour ceux qui ne peuvent pas s’empêcher d’atteindre la dernière limite. Mais on repousse aussi des activités qui nous intéressent : « Quand il s’agit de se livrer à des études, de changer de métier, de partir faire ce voyage dont on rêve, il y a aussi la question de la capacité : je ne vais jamais y arriver. [maison sur la cascade](https://proprietes.lefigaro.fr/actualite/la-maison-sur-la-cascade-lune-des-plus-belles-uvres-de-larchitecture-americaine-136862047/), en Pennsylvanie, fait partie des créations architecturales historiques. « Quand on attend, il y a un effet de latence : le cerveau continue de travailler sur le sujet car on l’a en tête, puis on va subitement être prêt et produire », résume Fleur Daugey. « Plus une récompense est loin dans le futur, moins elle paraîtra attirante », [expliquait l’un des auteurs en octobre](https://www.letelegramme.fr/france/vous-avez-tendance-a-toujours-tout-remettre-au-lendemain-des-chercheurs-francais-ont-decouvert-pourquoi-11-10-2022-13197995.php). Quelles que soient les causes, l’ouvrage de Fleur Daugey souhaite mettre l’accent sur des effets parfois bienvenus du fait de remettre à plus tard, exemples célèbres à l’appui. [les « précrastinateurs »](https://www.scienceshumaines.com/etes-vous-procrastinateur-ou-precrastinateur_fr_33348.html), d’abord - ceux qui terminent toujours tout bien en avance - mais aussi par les personnes concernées, pétries de culpabilité. J’ai passé énormément de temps à culpabiliser de ma procrastination », explique l’autrice, initialement formée à la psychologie. Rien ne sert de courir, il faut partir à point : voici peut-être le proverbe le plus angoissant pour la communauté des procrastinateurs. Difficile à prononcer, peut-être, mais facile à comprendre : la procrastination, c’est repousser sans cesse une tâche que l’on est censé faire, alors que cela peut avoir des conséquences désagréables et qu’on pourrait l’accomplir tout de suite.