Toxiques, très mobiles, persistants dans l'environnement : les alertes se multiplient sur les risques des PFAS, substances chimiques utilisées dans nombre ...
Le bras de fer avec les industriels se jouera vraisemblablement au cas par cas, sur la base du caractère « essentiel » de chaque substance. En 2022, une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology a retrouvé du PFOA et du PFOS – les deux substances interdites – dans les eaux de pluies. Et ce même dans l’Antarctique, à des taux dépassant le seuil de potabilité recommandé par l’agence américaine de protection de l’environnement. La procédure est inhabituelle : les restrictions sont en général évaluées substance par substance. Dans l’Hexagone, ils ont recensé « 17000 sites contaminés à des niveaux qui requièrent l’attention des pouvoirs publics (au-delà de 10 nanogrammes par litre) ». Dans les sources majeures de contamination des eaux, les mousses anti-incendie se trouvent en bonne place. Plus récemment des études ont démontré un lien entre la présence de ces PFAS dans l’organisme et la diminution de la réponse immunitaire aux vaccins. « La présence de sites industriels – passés ou actuels – peut expliquer de fortes concentrations à un endroit, explique Pierre Labadie. Se trouvent ensuite les sites de productions industriels qui fabriquent et utilisent des PFAS. Les mieux connus sont le PFOA (ingrédient historique du Téflon) et le PFOS, qui ont tous deux été les plus massivement utilisés, et sont aujourd’hui ceux que l’on retrouve le plus dans les milieux naturels. Composés chimiques aux effets préoccupants sur la santé et encore largement méconnus, les PFAS sont dans le viseur de l’Agence européenne des produits chimiques (Echa). Ils sont utilisés pour la fabrication de nos poêles antiadhésives, nos vêtements déperlants, nos emballages alimentaires ou encore les mousses anti-incendie.