Jane Campion

En ce 8 mars 2023, Arte met à l'honneur la cinéaste néo-zélandaise à travers son film « Portrait de femme » et un documentaire inédit de Julie Bertuccelli.

[Cannes](https://www.ouest-france.fr/cinema/festival-cannes/festival-de-cannes-sous-le-tapis-rouge-un-juteux-business-96d94016-da93-11ec-af80-542c876fe5bf). Cette « incorrigible romantique » y évoque ses tournages, ses héroïnes, sa vision du cinéma, le sens de la vie, ainsi que la perte cruelle d’un enfant. Depuis Un ange à ma table, bouleversante biographie de « la romancière folle » Janet Frame, jusqu’au western De quoi l’inciter, de son côté, à pousser l’exploration des possibilités du cadrage, de la lumière et de sujets intimistes. [The ](https://www.ouest-france.fr/cinema/power-of-the-dog-et-west-side-story-grands-vainqueurs-des-golden-globes-c77c307c-fa68-42c6-a910-3e1bc47eb531) [Power of The Dog](https://www.ouest-france.fr/cinema/power-of-the-dog-et-west-side-story-grands-vainqueurs-des-golden-globes-c77c307c-fa68-42c6-a910-3e1bc47eb531), en passant par la série [Top of the Lake.](https://www.ouest-france.fr/medias/television/series/top-the-lake-6-raisons-de-jeter-un-oeil-la-saison-2-5423867) À l’école de cinéma où elle est arrivée à 25 ans après une licence d’anthropologie et les Beaux-Arts, cette fille de directeur de théâtre était entourée de garçons obnubilés par la réalisation de films d’aventures.

La cinéaste a réalisé un long et émouvant portrait tout en finesse à base d'archives d'entretiens et de nombreux extraits de sa filmographie.

En 2021, [Julia Ducournau](https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/07/14/le-poids-du-metal-me-rassure-la-realisatrice-julia-ducournau-dame-de-titane_6088197_4500055.html) remportait la Palme d’or à Cannes avec [Titane](https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/07/14/cannes-2021-avec-titane-julia-ducournau-nous-enflamme_6088242_3246.html). Disponible à la demande sur [Arte.tv](https://www.arte.tv/fr/videos/096284-000-A/jane-campion-la-femme-cinema/) jusqu’au 16 mai. La femme cinéma](https://www.filmsdupoisson.com/jane-campion), documentaire de Julie Bertuccelli (Fr., 2022, 99 min). Par exemple Portrait de femme (1996), que diffuse Arte mercredi 8 mars à 20 h 55, grand film classique en costumes, presque dans la veine d’un James Ivory, n’était la cruelle précision du regard que porte Jane Campion sur Nicole Kidman, John Malkovich et l’étonnant Martin Donovan, à la douleur fatale. Au cours du documentaire, on entend aussi Jane Campion rappeler la misogynie crasse des techniciens sur les plateaux de ses débuts, mais ce n’est pas l’essentiel du propos de Julie Bertuccelli. Et le tout donne envie de revoir une filmographie somme toute peu fournie. [Jane Campion, héroïne complexe](https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/01/06/jane-campion-heroine-complexe_1288112_3476.html) C’est ce qu’a su capter la réalisatrice Julie Bertuccelli, dans un portrait au long cours (quatre-vingt-dix-neuf minutes) de sa consœur néo-zélandaise, longtemps la seule femme à avoir remporté la Palme d’or au Festival de Cannes (pour La femme cinéma, on la voit assise face à la presse, entourée de nombreux autres récipiendaires de la récompense suprême – tous des hommes. Sur la scène des Oscars, qui n’avaient alors récompensé que [Chloé Zhao](https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/04/26/oscars-le-triomphe-de-nomadland_6078089_3246.html), en 2021 (meilleur film pour [Nomadland](https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/04/26/dans-nomadland-le-numero-de-bravoure-de-frances-mcdormand_6078040_3246.html), meilleure réalisatrice), avant que Jane Campion ne remporte [celui de la meilleure réalisation pour The Power of the Dog](https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/03/28/a-hollywood-les-oscars-consacrent-la-diversite_6119436_3246.html), en 2022. Une grande partie du discours des médias et notre vision du monde sont dictées par des hommes qui ignorent tout de ce que pensent les femmes.