Penelope Cruz

INTERVIEW - L'actrice espagnole Penélope Cruz joue la mère du cinéaste Emanuele Crialese dans « L'immensità », un drame autobiographique.

À la fois léger et grave, le film raconte la perte de l’innocence et de l’insouciance, tout en dénonçant le regard des autres, l’intolérance et les violences domestiques de façon parfois démonstrative, relevé par une photographie solaire et à la patine vintage dans la lignée de La Main de Dieu (2021), du compatriote Paolo Sorrentino. Je suis à l’école de la vie. Je ne peux pas encore communiquer sur le sujet, mais cela me tient vraiment à cœur et je me doute que ça ne va pas être facile, car je vais y consacrer trois ans de ma vie. À la fin d’une journée de quatorze heures, il fait preuve de la même énergie que le matin, j’ignore où il la puise. Je crois en ma bonne étoile ; je suis persuadée qu’il y aura toujours de beaux personnages, car jouer la comédie c’est retranscrire l’humanité qui réside en chacun de nous. Je regardais par la fenêtre et je me mettais à rêvasser à propos de mon avenir, et de cinéma déjà. Mais je me retrouve dans des détails, comme la manière de dresser la table pour le dîner, de chanter et danser en famille. Je continue de recevoir des propositions de metteurs en scène français – il y en a une en particulier qui me tente, mais je ne sais pas encore si ce sera compatible avec mon agenda. En général, quand elles se rendent à la police en quête de protection pour elles-mêmes et leurs enfants, on ne la leur accorde pas. Je profitais de chaque seconde passée en famille, j’adorais aller à l’école et je faisais chaque après-midi trois à quatre heures de danse classique. Je pratiquais plein de sports, j’avais de l’énergie à revendre. Encore aujourd’hui, en dépit du mouvement MeToo, on ne compte plus le nombre de femmes qui meurent de la main de leur partenaire ou de leur ex, partout !