Jérôme Garcin, grand ordonnateur du Masque et la Plume, est porteur d'une maladie génétique rare. Le syndrome de l'X fragile. Il n'en est pas atteint, mais le ...
Je ne veux pas noircir le tableau de ma vie, mais écrire a été ma seule manière, d'une part de tenir droit, de tenir debout, mais aussi de donner et de prolonger la vie de ces deux personnes que j’aimais. Il se trouve que ma vie est une succession de séparations très précoces avec les gens que j'ai aimés. Parmi les symptômes de la maladie du X fragile, se trouvent des problèmes d'élocution, de sociabilité et évidemment de déficience mentale. On peut l'enrayer en faisant en sorte que les femmes porteuses de cette mutation ne la transmettent pas. Dans le cas de mon frère Laurent, c'est une crise d’épilepsie qui a conduit à son hospitalisation et à son décès. La grande différence, entre les deux maux, est que le X fragile, est héréditaire, et que plus il se transmet, plus le mal s'amplifie.
Jérôme Garcin signe un beau récit pour rendre hommage à ses disparu·es, dans la veine de “La Chute de cheval” et d'“Olivier”. Bouleversant.
Si l’auteur s’est toujours interrogé sur ce qui lui avait été transmis par les générations précédentes, il explore aussi dans ce nouveau livre ce que l’on transmet soi-même à ses descendant·es, et confie le sentiment de culpabilité d’un père qui sans le savoir a légué à sa fille un héritage néfaste. Ici, Garcin aborde un aspect très particulier de l’atmosphère dans laquelle il a grandi, marquée par l’omniprésence de la religion catholique. Il a ainsi élaboré un travail littéraire où se répondent textes autobiographiques et non-autobiographiques, comme L’Écuyer mirobolant (2010) ou Bleus horizons (2013), chacun paraissant éclairer les autres dans un minutieux jeu de miroirs.