African Queen

Actrice réputée pour son anticonformisme, l'héroïne d'un des chefs-d'œuvre de John Huston, toujours détentrice du record d'Oscars, dut adoucir son image ...

Tout en continuant à préserver son mode de vie singulier, la star revenue en grâce au sein de la très conservatrice MGM va accepter de sacrifier son féminisme de combat sur l’autel de la popularité. Lequel se demande qui est Katharine Hepburn, qui semble se passer des hommes dans sa vie comme sur l’écran, à qui l’on ne prête que de brèves liaisons avec John Ford et Howard Hughes, et dont le partenaire fétiche, Cary Grant, représente pour elle davantage un alter ego qu’un objet de passion. Sa subversion, quant à elle, est redécouverte par de nouvelles générations. « Dans [Indiscrétions](https://www.telerama.fr/cinema/films/indiscretions,5668.php), de George Cukor, Hepburn, l’enfant gâtée et hyperactive, était ramenée sur terre, décrypte l’historien John Kobal. [La Femme de l’année](https://www.telerama.fr/cinema/films/la-femme-de-l-annee,34170.php), brillante comédie conjugale de George Stevens, fait grincer des dents. Fille d’un médecin progressiste et d’une suffragette, cette bourgeoise athlétique, qui porte des pantalons d’hommes, fuit les mondanités et ne gomme pas son accent de la Nouvelle-Angleterre, interroge plus qu’elle séduit.