Bastien Vivès

Une pétition réclame l'annulation de la rétrospective du dessinateur de « Polina », accusé de banaliser la pédocriminalité dans ses ouvrages et ses propos.

« Nous sommes scandalisées, outrées qu’on le publie, outrées qu’on lui déroule le tapis rouge, outrées qu’on l’invite à s’exprimer en écoles d’art et, enfin, outrées qu’on l’expose au Festival international de la bande dessinée en ce début d’année 2023 », dénoncent, sur Instagram, les comptes Deux des principaux réseaux de librairies de l’Hexagone, Cultura et Gibert Joseph, avaient retiré l’album de leurs magasins. La direction du FIBD, elle, n’a pas l’intention de céder à la pression et maintient l’événement. L’affaire s’inscrit dans la continuité d’une controverse apparue en 2018 après la sortie de Petit Paul (Glénat), premier volume d’une nouvelle collection de bandes dessinées pornographiques, dirigée par l’ancienne actrice porno Katsuni. Une vive polémique enfle sur les réseaux sociaux depuis que la manifestation a annoncé, fin novembre, qu’elle avait donné carte blanche à l’auteur français pour présenter une rétrospective de son travail lors de sa prochaine édition, du 26 au 29 janvier. Y aura-t-il une exposition de Bastien Vivès au Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême ?

Le neuvième art se déchire autour du cas Bastien Vivès, auquel le Festival d'Angoulême accorde une carte blanche pour sa 50e édition. Des pétitions ont été ...

Bernard Laporte a notamment été condamné à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende. Vingt-quatre heures avant son audition devant le Congrès américain, le PDG de FTX, Sam Bankman-Fried a été interpellé aux Bahamas. Sur la même ligne de défense, Benoît Mouchard s'attriste « d'une confusion navrante entre ce que pense un personnage, un narrateur et un auteur ». Deux pétitions, ayant d'ores et déjà récolté des dizaines de milliers de signatures, ont été lancées pour pousser le FIBD à revenir sur sa présence. Quand tu transgresses, quand tu fais quelque chose que tu n’as pas le droit de faire, c’est agréable à lire. Pas celui de la vraie vie, mais celui raconté, je trouve ça génial.

Bastien Vivès est au cœur d'une nouvelle polémique, après que le Festival d'Angoulême ait annoncé lui consacrer une exposition.

[Les Melons de la Colère](https://livre.fnac.com/a3692637/Bastien-Vives-Les-Melons-de-la-colere?Origin=leclaireur#omnsearchpos=1) (Ed. Quoiqu’il en soit, le Festival d’Angoulême a annoncé que l’exposition sur Bastien Vivès était maintenue. Casterman, 2011) s’est également dit « dégoûté et effrayé » qu’un tel parallèle soit établi entre son œuvre et des actes réels, avouant par la suite être victime d’harcèlement sur les réseaux sociaux. À l’époque, une pétition en ligne avait demandé l’interdiction de l’ouvrage, Cultura et Gibert Joseph l’ayant quant à eux retiré de leurs librairies. Cependant, cette décision de la part des organisateurs a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, son œuvre prônant, selon les détracteurs de l’écrivain, la pédopornographique, ainsi que la culture du viol. La seconde a émergé du collectif Prévenir et Protéger et du mouvement #BeBraveFrance, et demande l’annulation de sa carte blanche prévue dans le cadre du Festival.

Au programme du festival d'Angoulême 2023, une exposition autour de l'auteur de “Polina” déclenche un tollé. En cause, notamment, certains albums mettant en ...

Une autre pétition, signée par des étudiants en école d’art à Angoulême, stigmatise « les propos problématiques et l’image dégradante de la femme » que véhiculerait son travail. [#BeBraveFrance](https://mobile.twitter.com/bebravefrance), l’une d’entre elles a déjà réuni, au moment où nous rédigeons cet article, plus de quatre-vingt mille signatures. Depuis quelques semaines, la colère gronde et enfle sur les réseaux sociaux, des pétitions circulent appelant au boycott, voire à l’interdiction pure et simple de l’événement, au motif que le surdoué du neuvième art serait en réalité un pédophile en puissance. Mais ce qui devait être le sacre d’un des auteurs les plus brillants de sa génération tourne à la foire d’empoigne et au lynchage médiatique. « Dans les yeux de Bastien Vivès ». Au programme du festival d’Angoulême 2023, une exposition autour de l’auteur de “Polina” déclenche un tollé.

L'organisation d'une rétrospective sur le travail de Bastien Vivès au festival de BD d'Angoulême déclenche un tollé.

Le 9 décembre son délégué général, écartait néanmoins toute annulation. Son éditeur Benoît Mouchart a également tonné dans Libération : « À quel endroit fait-il une quelconque apologie ? Non, je ne suis pas pédophile et non, ce n’est pas mon fantasme. « J’en ai rien à cirer que ce mec ait le droit de faire ses BD immondes (je ne suis pas pour l’interdire). Il a relayé la pétition lancée par Emma et s’est fendu d’un strip dans la foulée. », s’indigne encore de son côté la scénariste de BD Marie Bardiaux-Vaïente dans Libération. Elle a repartagé sur son compte Instagram un texte signé de l’autrice Mirion Malle. Avec d’autres autrices, Emma a pris les paroles ces derniers jours pour dénoncer le maintien de cette exposition à Angoulême. Dans la BD Je pense que si j’avais dit des trucs déplacés, la journaliste féministe m’aurait recadré ». « L’inceste, moi ça m’excite à mort », lançait-il dans un entretien avec le magazine Madmoizelle en 2017, supprimé depuis, et à propos duquel il BANDE-DÉSSINÉE - C’est une exposition qui ne passe pas du tout.

L'exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès », prévue lors du prochain Festival international de la BD d'Angoulême (FIBD), est contestée par des pétitions ...

Auteur prolifique, Bastien Vivès est aussi connu pour ses prises de position outrancières sur internet ou dans les médias. Une exposition, « Dans les yeux de Bastien Vivès », est prévue lors du prochain FIBD, en janvier 2023. Auprès de certains de ses pairs et de personnalités engagées pour la défense des mineurs, cet honneur réservé aux plus grands ne passe pas.

L'auteur de bandes dessinées Bastien Vivès est accusé d'avoir fait, à plusieurs reprises, l'apologie de l'inceste et de la pédocriminalité, ...

Les attaques et insultes proférées par Bastien Vives sur les réseaux sociaux, comme celles contre la dessinatrice Emma qui a publié La Charge Mentale, aggravent également la situation. En cause, les accusations portées contre l'auteur sur la banalisation de la pédocriminalité et de l'inceste dans ses œuvres. Cependant, comme le soulignent nos confrères de

En offrant une carte blanche à l'auteur de « Polina » et des « Melons de la colère », régulièrement taxé de banaliser l'inceste et la pédocriminalité, ...

Code promo Aliexpress Code promo Ebay Code promo Amazon Très populaire sur les réseaux sociaux, la dessinatrice et militante a été r » Ou : « Je voulais […] aller au FIBD à Angoulême pour la première fois jusqu’à ce que je vois qu’il donne carte blanche pour une expo à ce pédo et incestueux de Bastien Vivès. Pour Bastien Vivès, quelle teneur aura le dernier week-end de janvier ?

Le monde de la BD était secoué mardi par une vive polémique autour des honneurs réservés au Festival d'Angoulême fin janvier 2023 au dessinateur vedette ...

La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a estimé mardi que "certains propos" passés de M. Lundi, Emma republiait ces messages vieux de cinq ans, et qualifiait Bastien Vivès d'auteur de plusieurs "BD pédopornographiques". "J'ai largement de quoi déposer plainte. "J'en ai rien à cirer que ce mec ait le droit de faire ses BD immondes (je ne suis pas pour l'interdire). Face à des accusations de pédopornographie, Cultura et Gibert Joseph avaient cessé de vendre "Petit Paul". Aujourd'hui, cette virulence s'est retournée contre l'auteur, qui a expliqué avoir "reçu beaucoup de menaces sur les réseaux" et avoir déposé une main courante.

Le dessinateur contesté, qui devait être l'un des invités de marque du festival, n'aura finalement pas droit à son exposition après la multiplication de ...

Mais "ce n'est pas l'exposition en elle-même qui pose problème", a-t-elle souligné, ajoutant qu'on "ne peut pas réduire cet auteur à deux bandes dessinées et quelques phrases dites en interview". Juste on peut demander que le principal festival de BD évite de le mettre en avant", a estimé de son côté la militante féministe Caroline de Haas. Il ne riait pas en revanche quand il s'en prenait violemment, caché derrière un pseudonyme sur Facebook, à une autre autrice de BD, Emma, révélée en 2017 avec la publication d'une série de dessins féministes qui avait popularisé le concept de charge mentale. "Aussi obscène et provocatrice qu'on puisse la considérer, cette œuvre de fiction n'a jamais pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l'abus de mineur de quelque manière que ce soit", s'étaient défendues les éditions Glénat en 2018. Face à des accusations de pédopornographie, les enseignes Cultura et Gibert Joseph avaient cessé de vendre Petit Paul. Le festival d'Angoulême, qui célèbre la bande dessinée chaque année, n'avait certainement pas anticipé une telle levée de boucliers.

Face aux menaces, et malgré le soutien de la ministre de la Culture, le festival a annulé l'exposition consacrée à cet auteur d'œuvres jugées ...

» De la même façon, le commissaire de l'exposition Antoine Guillot nous avait indiqué qu'il encourageait « le festival à tenir bon ». « Je n'imagine pas une seule seconde une déprogrammation qui reviendrait à céder à une privatisation de la censure », concluait-il. Bastien Vivès, s'il reconnaissait ses erreurs (messages odieux sur les réseaux sociaux, propos maladroits autour de la question de l'inceste), nous avait confié « le caractère inattaquable de son œuvre », tout en nous faisant part de sa grande inquiétude de voir l'exposition déprogrammée : « Ce serait donner raison à mes accusateurs et me condamner. [À LIRE AUSSIQue reproche-t-on vraiment à Bastien Vivès ?](https://www.lepoint.fr/livres/que-reproche-t-on-vraiment-a-bastien-vives-14-12-2022-2501717_37.php) D'après nos sources, ces faits sont relatifs à des menaces très concrètes qui auraient été exprimées à l'endroit de Bastien Vivès, membre du jury [du prix Wolinski de la BD du Point](https://www.lepoint.fr/pop-culture/bd-julie-doucet-grand-prix-du-festival-d-angouleme-2022--16-03-2022-2468520_2920.php), mais aussi de certains membres de l'équipe du festival. [annonçant son annulation](https://www.lepoint.fr/livres/festival-de-la-bd-d-angouleme-bastien-vives-menace-son-exposition-annulee-14-12-2022-2501747_37.php) suite « à des faits nouveaux qui ont radicalement changé la nature de cette situation ».

L'organisation d'une rétrospective sur le travail de Bastien Vivès au festival d'Angoulême avait suscité un tollé.

« Je comprends l’émoi, parce que ce sont des sujets graves », ajoutait-elle, tout en sous-entendant être favorable à la tenue de l’exposition. Celle-ci a déploré que « des intimidations apparaissent à l’encontre de membres de l’équipe du Festival ». L’organisation a annoncé ce mercredi 14 décembre l’annulation, après des « menaces », de la rétrospective consacrée à l’auteur [Bastien Vivès](https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiG-J2T9Pj7AhXza6QEHXRiDuAQFnoECAoQAQ&url=https%3A%2F%2Fwww.huffingtonpost.fr%2Fculture%2Farticle%2Fcorto-maltese-revient-avec-bastien-vives-et-martin-quenehen_182573.html&usg=AOvVaw2XZ4N4P5p9-bDUtQ1XVl6-) et pour laquelle ce dernier avait eu carte blanche. « Des menaces physiques ont été proférées vis-à-vis de Bastien Vivès. [Le HuffPost l’expliquait ici](https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/bastien-vives-a-angouleme-emma-mirion-malle-ces-autrices-de-bd-s-indignent_211487.html). « Le Festival considère que l’œuvre de Bastien Vivès, dans son ensemble, relève de la liberté d’expression et qu’il revient à la loi de tracer les frontières dans ce domaine et à la justice de les faire respecter », a souligné le FIBD.

La manifestation, qui avait programmé une exposition consacrée au dessinateur, a pris la décision de l'annuler, alors que celui-ci est accusé de promouvoir ...

Rappellant que ce débat "porte sur des questions aussi anciennes que l’art", "relatives à la liberté d’expression et de création, à la responsabilité des artistes, aux nécessaires évolutions sociétales, à la morale, aux barrières entre la fiction et le réel, à la censure, et à l’autocensure", le festival appelle ainsi à "poser ce débat dans la sérénité". Concernant certains propos tenus par Bastien Vivès dans des interviews et sur les réseaux sociaux, "qui peuvent paraître à certains et dans l’absolu, très choquants et/ou déplacés", le festival assure qu'il "n'avait pas initialement connaissance de nombre d’entre eux". Réaffirmant que cette exposition pour laquelle Bastien Vivès avait reçu carte blanche présenterait des "créations originales inédites et non [des] contenus tirés de son œuvre", le Festival "considère que l’œuvre de Bastien Vivès, dans son ensemble, relève de la liberté d’expression et qu’il revient à la loi de tracer les frontières dans ce domaine et à la justice de les faire respecter."