Élisabeth Borne

La Première ministre a toutefois jugé "intenable" le projet défendu par certains groupes d'opposition d'abaisser l'âge légal de départ à 60 ans.

Oui, nous proposons de travailler progressivement un peu plus longtemps", a-t-elle développé, alors que la piste privilégiée du gouvernement est de reporter progressivement l'âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans. Mais Elisabeth Borne a jugé que la retraite à 60 ans était "une promesse intenable". Interrogée par la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, la Première ministre a relevé un "point commun" avec LFI qui serait d'être "tous collectivement attachés à notre système de retraite par répartition".

[VIDÉO] ▶️ Dimanche soir à la tribune de l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne a provoqué les rires de l'opposition, et s'est elle aussi laissée aller à ...

- 9 - 8 - 6 - 3 - 1 Alors quand la cheffe du gouvernement est montée à la tribune, dimanche, pour dégainer son neuvième 49.3 et a lancé à l'opposition "pourquoi avez-vous si peur du débat ?" Je pense que ça correspond à sa vocation, qui est d'être technocrate, fonctionnaire, et non pas une grande figure politique, ce qu'elle n'aspire pas à être", poursuit le professeur à Sciences-Po. Je crois qu'elle est dans cette attitude-là, qu'elle est restée une haute fonctionnaire brillante dont le premier devoir est de se taire. Elle ajoutait que ces épreuves l'avaient "blindée". Elisabeth Borne avait alors essayé de casser cette image en consacrant un entretien à Paris Match dans lequel elle avait été prise en photo en train de faire du jogging, ou encore lors "Elle a un style passe-partout, typique des hauts-fonctionnaires, sans caractère, sans relief. Mais cet écart fait-il partie du "style Borne", si tant est qu'il existe ?

Redoutant une tempête sociale, la première ministre a obtenu d'Emmanuel Macron un report de la présentation de ce texte clé au 10 janvier 2023.

Le patron des députés LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, plaide désormais pour un départ à 63 ans en 2027. Une discussion que l’Elysée dit « en bonne voie », derrière les portes closes. Mais l’espoir est permis d’un « pacte de non-agression », en contrepartie d’accords sur la pénibilité et les carrières longues. Le premier a échoué à faire travailler les Français jusqu’à 64 ans, la seconde veut aller « au bout du bout » du dialogue, dit son entourage. [embourbé dans les grèves monstres](https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/12/royaume-uni-une-fin-d-annee-marquee-par-un-mouvement-social-inedit_6153982_3210.html), suffit à la convaincre du climat explosif qui règne en Europe. Dimanche 11 décembre au soir, après trois jours d’intenses discussions avec le président de la République, Elisabeth Borne a obtenu du chef de l’Etat « quelques petites semaines » de sursis, décalant la présentation de la réforme au 10 janvier 2023, et non plus au jeudi 15 décembre, comme initialement prévu.

La Première ministre avait déjà reçu les groupes parlementaires à la mi-octobre. Prenant de court forces politiques et syndicales, Emmanuel Macron a annoncé ...

Le gouvernement privilégie un report progressif de l'âge de départ de 62 à 65 ans, sans écarter la piste d'un âge de départ à 64 ans avec un allongement de la durée de cotisation, autant de propositions contestées par les syndicats et la plupart des groupes d'opposition. Élisabeth Borne a affirmé que le gouvernement restait «ouvert aux propositions» des organisations politiques et syndicales, mais jugé «intenable» le projet «Panot-Le Pen» de retraite à 60 ans défendu par les cheffes de file des députés RN et LFI. Élisabeth Borne s'est montrée «intéressée» mercredi par la réforme des retraites votée chaque année par le Sénat visant à repousser l'âge de départ à 64 ans et à accélérer sur la durée de cotisations, a rapporté le sénateur Hervé Marseille, après un entretien avec la Première ministre.

Déjà reçus à la mi-octobre, les groupes parlementaires vont à nouveau défiler dès ce mercredi dans le bureau de la Première ministre, les entretiens se ...

Élisabeth Borne terminera la journée avec [Bruno Retailleau](https://www.leparisien.fr/politique/bruno-retailleau-candidat-a-la-presidence-lr-il-y-a-une-entreprise-de-destabilisation-de-la-droite-05-12-2022-77ZW5PAXPVEARO25BOF72SH5QU.php) (LR, Sénat). Elle avait déjà reçu [les groupes parlementaires à la mi-octobre](https://www.leparisien.fr/politique/retraites-recus-par-elisabeth-borne-lfi-et-le-rn-disent-toujours-niet-a-la-reforme-des-retraites-14-10-2022-J3G5B7JIWRGPPOVQEHXVUJEDAE.php). [Boris Vallaud](https://www.leparisien.fr/elections/legislatives/boris-vallaud-il-va-falloir-quemmanuel-macron-renonce-a-etre-lemmanuel-macron-des-cinq-dernieres-annees-29-06-2022-NN7LNPBIZVATHJZLTVA65NZB6Q.php) (PS, Assemblée) et Patrick Kanner (PS, Sénat), avant de recevoir [Mathilde Panot](https://www.leparisien.fr/politique/reforme-des-retraites-lfi-et-rn-fustigent-le-projet-du-gouvernement-02-12-2022-XKATWSSSZNCOLIYKQEQXYNTEDE.php) (LFI, Assemblée) puis Marine Le Pen (RN, Assemblée). [Aurore Bergé](https://www.leparisien.fr/politique/retraites-il-faut-tenir-sur-lobjectif-dun-report-a-65-ans-defend-aurore-berge-04-12-2022-75SWJWOGANF3VCFRHIC2E6K36I.php) (Renaissance, Assemblée), Jean-Paul Mattei (MoDem, Assemblée), Laurent Marcangeli (Horizons, Assemblée) et [François Patriat](https://www.leparisien.fr/politique/senat-francois-patriat-reelu-president-du-groupe-lrem-01-10-2020-8394927.php) (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, Sénat). « Ils se rendent compte que le gouvernement est isolé, qu’il y a [Olivier Marleix](https://www.leparisien.fr/politique/le-grand-equilibrisme-dolivier-marleix-chef-de-file-des-deputes-lr-27-10-2022-PSIBES4DKVBXNDWNLRK6CRDLLM.php) (Les Républicains, Assemblée), Bertrand Pancher et Christophe Naegelen (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, LIOT, Assemblée), et Claude Malhuret (Les Indépendants, République et Territoires, Sénat). Comme il s’agit d’un texte budgétaire, le gouvernement peut utiliser autant de fois qu’il le désire l’article 49.3 de la Constitution, qui permet son adoption sans vote, sauf motion de censure. Le Première ministre avait déjà reçu lundi les présidents des groupes communistes, le député André Chassaigne et la sénatrice Éliane Assassi. Sur un texte non budgétaire, il ne peut utiliser le 49.3 qu’une seule fois par session. [un mécontentement, des résistances](https://www.leparisien.fr/politique/reforme-des-retraites-les-oppositions-vent-debout-contre-un-vote-dici-la-fin-de-lannee-13-09-2022-WFDPWWSMWVDNPIHK562FCGGIDI.php). [faire passer sa réforme](https://www.leparisien.fr/politique/jai-recu-mandat-de-reculer-lage-legal-a-65-ans-la-reforme-des-retraites-sur-le-pas-de-tir-08-12-2022-6ELE6R3XSVFV3JDFQPJZ7DUNH4.php) par le projet de loi rectificatif de financement de la Sécurité sociale (PLFSSR). [sa réforme controversée des retraites](https://www.leparisien.fr/economie/reforme-des-retraites-elisabeth-borne-devoile-les-premieres-propositions-du-gouvernement-01-12-2022-IEGIQJFTJJE7BCDD3XNN5AMSRA.php), dont la présentation [a été reportée au 10 janvier](https://www.leparisien.fr/economie/retraites-emmanuel-macron-decale-la-presentation-de-la-reforme-au-10-janvier-12-12-2022-GBYYBQW2HFFTHAIZRR5SA6N3ZA.php).

La Première ministre avait déjà reçu les groupes parlementaires à la mi-octobre. Prenant de court forces politiques et syndicales, Emmanuel Macron a annoncé ...

Chassaigne avait estimé que "le projet n’est pas tout à fait mûr". Elle terminera la journée avec Bruno Retailleau (LR, Sénat). Comme il s'agit d'un texte budgétaire, le gouvernement peut utiliser autant de fois qu'il le désire l'article 49.3 de la Constitution, qui permet son adoption sans vote, sauf motion de censure.

Elle est Madame social. Il est Monsieur réformes et veut cocher celle des retraites. Elle aussi, mais à sa manière, douce.

Sur le calendrier, sur l’âge, sur le rythme, sur le report des annonces, sur la méthode, l’histoire de la réforme depuis le début du quinquennat est jalonnée de coups de pression sur la Première ministre. Le 12 décembre, Emmanuel Macron annonce, lors d’un Conseil national de la refondation, un report de la présentation de la réforme des retraites du 15 décembre au 10 janvier. Le projet de loi sera au menu d’un Conseil des ministres de janvier, pas forcément un mercredi.