Découvrez la critique du film Close de Lukas Dhont - Quatre ans après avoir reçu la Caméra d'or au Festival de Cannes pour Girl et s'être imposé comme l'un ...
De son propre aveu, Lukas Dhont a éprouvé une difficulté certaine à faire le deuil de son premier film, tant et si bien que celui-ci semble ouvertement hanter son successeur. Il ne s'agit toutefois pas de jeter la pierre à Lukas Dhont pour ses quelques effets de fabrique. Toute la mise en scène du métrage est ainsi axée selon les regards et les mouvements de Léo. Après une première partie lumineuse, le récit cherche un peu trop à forcer l'émotion du spectateur, et ne résiste que difficilement aux codes du mélodrame. En résulte une oeuvre certes plus aboutie que Girl sur le plan technique, mais plus fabriquée, et moins authentique que ce dernier. Le choix de ce sport par le cinéaste est loin d'être anodin, et sous-tend intelligemment la brutalité et la compétitivité attendues des jeunes hommes en devenir. Véritables réceptacles de cette vulnérabilité sèchement sacrifiée sur l'autel de la norme, les corps des deux personnages se laissent progressivement accabler sous le poids de leur sensibilité rompue et d'une culpabilité naissante. Néanmoins, la relation va connaître un point de rupture violent dès lors que les deux personnages font leur entrée au collège, où le caractère organique de leur complicité ne tarde pas à attirer l'attention de leurs camarades. Là, ils se rêvent chevaliers, frères d'armes, se lancent à corps perdu dans des courses à dos de bicyclette et multiplient sans retenue les démonstrations d'affection physique sous la caméra résolument attendrie du cinéaste. Retraçant avec une infinie bienveillance le parcours de Lara, aspirante danseuse étoile transgenre aux prises d'une anatomie discordante, Girl déployait un discours tout en délicatesse sur le passage à l'âge adulte, l'identité et les questions de genre. Par le prisme de cette deuxième oeuvre, tout aussi intime que sa prédécesseuse, le jeune cinéaste se réapproprie ces mêmes thématiques afin d'en explorer un autre versant. Présenté cette fois-ci en compétition officielle et récompensé du Grand Prix, ce second long-métrage est-il à la hauteur du premier ?
Lauréat du Grand Prix au Festival de Cannes de 2022, "Close" de Lukas Dhont explore l'amitié et l'émotion masculine à travers l'histoire de deux adolescents ...
“Lukas nous a donné le scénario et nous a demandé de ne le lire qu’une seule fois. “Nous avons passé beaucoup de temps ensemble, nous mangions ensemble, nous sommes allés à la mer, se remémore le réalisateur. Le réalisateur s’est, lui aussi, autrefois réfugié dans le mutisme : “J’ai le sentiment que pendant mon enfance et mon adolescence, tout s’est passé à l’intérieur de moi. Désormais, j’essaye de traduire ce sentiment dans le cinéma. Il suit le destin de deux adolescents âgés de 13 ans, Léo et Rémi, amis depuis toujours. Quatre ans après [Girl](/film/fichefilm_gen_cfilm=263852.html) - Caméra d’or en 2018 -, le cinéaste belge confirme son talent avec ce film, honoré du Grand Prix au Festival de Cannes en 2022.
Avec « Close » en salle ce mardi, Lukas Dhont, le réalisateur belge de « Girl », signe l'un des plus beaux films de l'année.
Leur relation pourrait évoluer dans ce sens, ou pas, mais ce n’est pas le sujet de mon film », explique le réalisateur. Peut-être est-ce aussi tout simplement parce qu’il montre des personnages dignes auxquels il est facile de s’identifier que son cinéma émeut à ce point. Sa subtilité pour capter les rapports entre les personnages est aussi évidente qu’il filme les enfants ou les adultes ( « J’ai voulu démontrer que les actes ont des conséquences même quand on est très jeune », explique Lucas Dhont à 20 Minutes. Eden Dambrine et Gustav de Waele, débutants devant la caméra, incarnent brillamment ses héros. Cette histoire tragique de deux jeunes garçons qui s’aiment d’amitié a bouleversé les spectateurs au point que certains sont tombés en larmes dans les bras les uns des autres à l’issue de la projection.
Rencontre avec le cinéaste belge Lukas Dhont à l'occasion de la sortie de son deuxième film, un long métrage délicat et tendre, à l'image de son créateur.
[film](/dossier/6101/film), c'est le «on» familial qu'il emploie, soulignant le travail d'équipe, là où chez d'autres le «je» s'impose sans difficulté. On se remémore alors comment le petit garçon du film de Barry Jenkins trouve, avant de devenir l'adolescent harcelé, un instant de brève insouciance par [la danse](/dossier/3583/danse). Car être parent c'est aussi chercher, essayer, même quand on n'a pas toujours le vocabulaire pour s'exprimer.» Et le cinéaste de conclure: «Je suis quelqu'un qui toujours cherche à trouver la beauté dans ma vie. Pour exemple, ce travail mené une année durant avec ses deux interprètes, à discuter du [scénario](/dossier/21113/scenario) «pour qu'ils se sentent en résonnance». «On l'a traité corporellement comme un sentiment qui nous enferme et dont beaucoup n'arrivent jamais à parler.» Le costume et [le silence](/dossier/52985/silence) pèsent sur le corps de l'enfant, jusqu'à le faire ployer. «Rémi, dans un certain sens, représente l'enfance qu'on perd», explique le cinéaste, tandis que Léo entre, lui, dans [l'adolescence](/dossier/3225/adolescence). Night Shyamalan, les confrères et consœur cités par Lukas Dhont ont tous en commun cette attention sensible à l'enfance et à ceux qui en prennent soin, des pères et des mères (incarnées dans Close par Léa Drucker et Émilie Dequenne) souvent dépassés, mais toujours présents au milieu d'un monde brutal. «Close, c'est un film sur le non-dit», sur ce qu'on ne parvient pas à formuler, faute de le comprendre soi-même. [couple](/dossier/2917/couple) «ne le demandent pas par méchanceté, mais parce que c'est ainsi que nous sommes conditionnés à regarder cette physicalité, cette sensualité entre garçons», souligne Lukas Dhont. [Lukas Dhont](https://fr.wikipedia.org/wiki/Lukas_Dhont) ait choisi pour son deuxième film une histoire d' [enfance](/dossier/5293/enfance). [la mise en scène](/dossier/11335/mise-en-scene) comme dans l'expression posée et réfléchie de Lukas Dhont. [sentiments](/dossier/51099/sentiments), davantage que du réel.
Avec « Close », le cinéaste flamand Lukas Dhont explore l'émoi amoureux adolescent. Un film porté par un jeune acteur prodigieux, Eden Dambrine.
» Lukas Dhont le pousse dans ce sens, le voit comme un « comédien-né ». Il semble avoir encore du mal à l’entendre, lui, le danseur qui a mis dans le cinéma le même engagement physique que dans sa discipline : « À chaque prise, j’appliquais les règles de la danse, à savoir chercher encore et encore le geste parfait », explique-t-il. » Un film militant ? Avec « Close », le cinéaste flamand Lukas Dhont explore l’émoi amoureux adolescent. Et aussi la question de la perte brutale du bonheur.
Le Français de 15 ans crève l'écran dans le long-métrage du Belge Lukas Dhont, qui avait remué le dernier Festival de Cannes.
Eden Dambrine, jeune comédien de 15 ans (13 au moment du tournage), est renversant dans son tout premier rôle au cinéma, dans « Close », du Belge Lukas Dhont, en salles mardi. Le cinéaste, qui nous avait déjà chamboulés en 2018 avec Le Français de 15 ans crève l’écran dans le long-métrage du Belge Lukas Dhont, qui avait remué le dernier Festival de Cannes.
Ce matin, Rebecca Manzoni reçoit le réalisateur Lukas Dhont, dont le superbe "Close" sort aujourd'hui en salles.
En panique, la baby sitter et moi avons essayé de faire disparaître la couleur, mais rien n'y a fait. J'ai tout ramassé et avec les restes, j'ai commencé à créer quelque chose. Le jour suivant, j'ai entendu la machine à coudre. Dans le couloir, j'ai trouvé ma mère dans le noir. Un soir, elle nous a laissé seuls et il nous a dit de bien écouter la baby sitter. "Le cinéma, pour moi, c'est aussi de la chorégraphie. Un matin froid, juste avant l'école, j'ai vu de loin quelque chose qui ressemblait à des adieux. Parfois, c'était un morceau de textile peint à l'égoline, parfois une collection de boutons qui devenait un chapeau. La première partie de votre film est dédiée au récit de cette amitié tendre, où on chuchote dans un lit à voix basse pour se raconter des histoires. “Close”, le titre de votre film, ça veut dire “proche”, mais ça veut dire aussi fermé ou enfermé. "Je pense que dans mon adolescence, j'étais vraimentune artiste de mime. Dans la deuxième partie, vous filmez la culpabilité.
Le jeune réalisateur de Girl est de retour avec un film sur une amitié entre deux adolescents qui tourne au drame dans un mélo flamboyant, grand prix du ...
Jusqu’à ce que la violence de cette rupture, qui conduira Rémi à la pire extrémité, fasse peser sur Léo le poids du mensonge et de la culpabilité. Heureusement, le film peut compter sur un casting impeccable depuis les deux jeunes acteurs (Eden Dambrine et Gustav De Waele) jusqu’aux adultes dont la très émouvante Émilie Dequenne. Inséparables depuis l’enfance, les deux garçons qui vivent à la campagne partagent une intimité et une tendre complicité que leur innocence d’enfants dénue de toute ambiguïté.
Le réalisateur belge confirme la sensibilité et l'originalité de son regard, mais le film finit malheureusement par faire du surplace.
À force de se reposer sur cette esthétique naturaliste consistant à filmer les non-dits des personnages avec une certaine retenue, les seuls échanges de regards entre Léo et Sophie, la mère de Rémi incarnée par une Émilie Dequenne exemplaire, ne suffisent finalement plus à porter le film sur leurs épaules. Quelque part entre Xavier Dolan et Terrence Malick, le cinéaste belge s’applique – au risque d’en devenir trop scolaire – à épouser les mouvements de Léo et Rémi dont les trajectoires respectives, à pied comme à vélo, se superposent à l’écran comme un tout organique. Close est comme travaillé, d’un bout à l’autre, par la respiration de ses personnages dont le souffle se trouve irrémédiablement coupé par l’incursion de la tragédie et du silence. Lukas Dhont suit ces deux adolescents dans leurs élans, leurs courses, en même temps qu’il capte avec pudeur – décidément le maître-mot pour qualifier son cinéma – les moments de pause où il s’agit justement de reprendre son souffle. La séparation n’est jamais verbalisée et passe entièrement par des regards, des gestes d’évitement, des changements d’habitude qui, à cet âge, peuvent vite prendre un tour dramatique et être vécus comme une véritable trahison. Le réalisateur belge y confirme la sensibilité et l’originalité de son regard, mais le film, figé dans les écueils du mélodrame adolescent, finit malheureusement par faire du surplace.
Prenant la proximité entre deux adolescents comme point de départ d'un film trop sage, Lukas Dhont rend une copie de premier de la classe.
Trouvant peut-être trop maigre, au vu des canons dramaturgiques actuels, la piste unique du désir qui se faufile au cœur de la relation amicale, il opère un retournement scénaristique incompréhensible qui laisse Léo tout seul. [du grand prix cannois](https://www.liberation.fr/culture/cinema/festival-de-cannes-close-amis-a-rude-epreuve-20220526_FTVP2AXCANECHDRDSF2VGLBE5U/), a l’art des titres courts, qui claquent comme des petits pavés dans la mare du cinéma international dans l’air du temps : après [Girl ](https://www.liberation.fr/cinema/2018/10/09/girl-reussite-d-un-nouveau-genre_1684272/)(caméra d’or à Cannes [en 2018](https://www.liberation.fr/cinema/2018/05/13/girl-faire-fille-des-obstacles_1649788/)), qui retraçait la double métamorphose de Victor en jeune femme et en danseuse étoile, voici Close, qui s’attache à la relation entre Léo et Rémi, deux amis dont la proximité alerte alors qu’ils arrivent dans une nouvelle école. Attentif, dans son premier quart, à documenter cette période trouble qu’est la préadolescence, entre un appétit du jeu encore tout enfantin et une inquiétude qui point face à l’émergence du sens (et des sens), Lukas Dhont semble pourtant rapidement se lasser de son sujet.
Le réalisateur prodige explore dans « Close » la passion amicale de deux jeunes garçons. Une histoire émouvante et inspirée en route pour les Oscars.
» Sa créativité l’a sauvé, « elle m’a permis de parler de sujets qui me tenaient à cœur ». » Sa mère, styliste et prof à l’école de mode de Gand, a été sa première actrice. [« Girl »](https://www.elle.fr/Loisirs/Cinema/News/Girl-pourquoi-il-faut-voler-voir-ce-film-3732957) a représenté la Belgique aux Oscars, aux Golden Globes... » Lukas Dhont a mis en scène deux garçons de 13 ans, Léo et Rémi, qui sont les meilleurs amis du monde. La lecture de « Deep Secrets » de la psychologue Niobe Way sur la masculinité l’a éclairé. « Le cinéma, c'était mon plan B », nous dit Lukas Dont, vêtu d'un T-shirt noir party.