L'acteur réalisateur Clovis Cornillac signe l'adaptation du roman de Pierre Lemaitre “Couleurs de l'incendie”, qui fait suite à “Au revoir là-haut” porté à ...
Mais autant je suis naïf quand je jette sans trouille dans une aventure, autant je ne suis pas naïf quant au fait que tout peut s’arrêter demain, il n’y aura pas de cadeau. Ce qui est très agréable dans l’écriture de Pierre, c’est qu’il pousse ses personnages très loin, c’est plus fort, plus grand, plus impressionnant que nous, mais il parle de nous, et on le sent. Et je ne me plaindrai pas car j’aurais déjà eu cette chance de réaliser quatre films et un bout de série. Je pense que si on ne fait pas l’effort de réfléchir sur ceux qui se comportent mal, alors on ne regarde pas le monde. Le cinéma, la littérature, je pense, peuvent nous aider à comprendre ce qu’on ne veut pas être et que cela tient à grand-chose. Évidemment, je ne me le souhaite pas, j’ai encore des tas d’envies, des tas de projets. Je suis pleinement à ce que je fais, et je n’ai pas d’angoisse. Après, je n’ai pas peur de l’échec (ce qui ne veut pas dire que je ne rate pas) car je sais que je fais du mieux que je peux. Dans Couleurs de l’incendie, il y en a effectivement énormément qui me sont chers, et j’espère aussi beaucoup d’émotions. Comme je ne suis pas un génie, j’ai d’autres choses pour moi : une énergie au travail et une conviction profonde à ce que je fais. Déjà, je ne me pose pas la question de l’importance des productions. On est mû par l’envie de fabriquer des films, certains coûtent plus cher que d’autres, voilà tout, ce n’est pas une motivation, ni un défi.