Professeur à l'université de Provence et à l'Ecole pratique des hautes études, chercheur original et libre, il a détenu la chaire Histoire de Rome au ...
Bac en poche, Paul fréquente Paris et l’hypokhâgne d’Henri-IV, puis la khâgne du lycée Thiers, à Marseille, avant de retrouver la capitale, et l’Ecole normale supérieure (1951-1955) où il croise quelques aînés décisifs : Ce qui assure d’emblée son rapport essentiel à la littérature, à l’expression artistique et à ce monde qui s’enfuit en ne laissant que des vestiges dont la compréhension pleine échappe. La trace, l’indice, le fragment qui interpelle et oblige à réfléchir. Pas de goût de la certitude, mais celui du vertige devant l’inconnu. S’il laisse l’impression d’une telle singularité dans le monde des historiens, c’est que son rapport à la discipline a d’emblée été singulier. Une promenade sur les hauteurs de Cavaillon, à 8 ans, où, arpentant un site celtique, il trébuche sur un fragment d’amphore qui lui fait l’« effet d’un aérolithe ».
Spécialiste de la Rome antique, ami de Foucault, traducteur de Virgile, alpiniste et grand professeur, il s'est éteint à l'âge de 92 ans. Hommage.
Paul Veyne y a consacré un ouvrage majeur : Le Pain et le Cirque (Seuil). »](https://www.lepoint.fr/culture/paul-veyne-fait-renaitre-palmyre-02-11-2015-1978761_3.php) Ce mot (dérivant du verbe grec qui signifie « faire du bien ») désigne les pratiques par lesquelles les notables romains étaient dans l'obligation morale de répandre leurs richesses en offrant à la collectivité des monuments ou des divertissements. [Catherine Pozzi](/tags/catherine-pozzi) dans un débat sur César, Sénèque ou Périclès. À cet égard, il suffira de feuilleter son merveilleux livre de mémoires – solennellement intitulé Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas ( [Paul Veyne](/tags/paul-veyne), né en 1930, que l'on avait du mal à se convaincre que ces nobles vertus appartenaient à un nonagénaire.
La maison d'édition Albin Michel a annoncé jeudi le décès du chercheur, professeur émérite au Collège de France et prix Femina de l'essai en 2014.
Il a reçu le prix Femina de l'essai en 2014 pour son récit Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas, et le prix de la Bibliothèque nationale de France pour l'ensemble de son œuvre en 2017. Il prend sa carte au Parti communiste, mais quittera le PCF lors de l'entrée des chars soviétiques à Budapest en 1956. Son érudition et son enthousiasme ont longtemps marqué les esprits, et son regard plus d'une fois balayé les clichés sur les passés antiques grecs et romains.
Les éditions Albin Michel ont annoncé ce jeudi que l'historien Paul Veyne était mort à l'âge de 92 ans. Ce grand spécialiste de lettres classiques et du ...
Le grand public l'entendit aussi à l'occasion du succès de son livre en 2015 sur Passionné dans son adolescence par L'Odyssée, il entre à l'École normale supérieure en 1951. Professeur émérite au Collège de France, apprécié pour l'audace de son style et ses approches novatrices, Paul Veyne a été également une grande figure du débat intellectuel en France.
De ses travaux, Veyne tire des livres d'histoire qui ne sont pas comme les autres. Le Pain et le Cirque (1976), L'Élégie érotique romaine. L'amour, la poésie et ...
Il s’y initie aux mystères du monde latin et aux traces d’une civilisation dont nous sommes censés être issus, mais dont Veyne ressent la puissante étrangeté. L’historien, spécialiste de l’Antiquité, s’intéressera davantage, tout au long de son œuvre, à l’émotion et à notre passion pour tout ce qui a disparu, plutôt qu’à établir l’histoire comme une science. Veyne était un érudit dévoré par la curiosité et par la passion de comprendre.
Professeur honoraire au Collège de France, Paul Veyne, dont les éditions Albin Michel ont annoncé le décès jeudi, était un spécialiste de l'antiquité ...
», « Le faste monarchique était-il de la propagande ? Ami du philosophe Michel Foucault, admirateur du poète René Char — il a consacré un livre à chacun -, Paul Veyne a notamment écrit « Le pain et le cirque », « Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? », « La charité chrétienne a-t-elle mis fin aux combats de gladiateurs ? J’avais la réputation d’avoir une vie privée dissolue et le fait que je me mette à parler de l’histoire de la sexualité était trop pour eux », a-t-il dit en 2015 au magazine Les Inrocks. Lors de la leçon inaugurale, il ne se montre pas très révérencieux à l’égard de son maître. Il prend sa carte du Parti communiste mais le quitte en 1956 lors de l’entrée des chars soviétiques à Budapest.
DISPARITION - Le grand historien de l'Antiquité, professeur au Collège de France se réclamait d'un art de vivre qui en fit un personnage inclassable de la ...
Cette place lui permet d’échapper à la «caporalisation» progressive de l’Université (processus entamé même avant la mise au pas de la loi Pécresse). Quand nous l’avions rencontré, vers la fin de sa vie, Paul Veyne nous a semblé comme une personnalité très aimable, en apparence discrète, «je suis pudique», mais très ferme sur le fond. Il n’a «jamais imaginé qu’on pût être disciple», même s’il a flirté avec le Parti communiste, en rompant vite avec lui, tout en admirant le général de Gaulle (il fut, dit Veyne, le «plus grand réformateur de gauche de son siècle»). Cela n’en fit pas un de ces défenseurs du latin ou du grec à l’école. Veyne a eu une vie de famille plutôt tourmentée (marié trois fois «comme Cicéron, César et Ovide», a-t-il écrit), un fils disparu…« L’intéressant ne s’explique par rien, il n’est pas utile, ni égoïste, ni altruiste (…) : l’intéressant est désintéressé. Essai d’épistémologie (1970) qui, par son ironie sur le marxisme, lui valut les faveurs d’Aron et sa nomination au Collège de France, «royale voie de garage». Il fut l’ami de Michel Foucault et le collègue de Raymond Aron au Collège de France. Comme Pierre Bourdieu, son dauphin désigné, venait de lui claquer la porte au nez, il s’est replié sur moi», a-t-il déclaré à L’Express, ironisant sur la capacité de choix du grand sociologue et chroniqueur au Figaro. Il traduit une belle leçon de sagesse antique. «Il me manquait le sens le plus élémentaire des relations sociales.» En réalité, son indépendance forcenée l’empêche d’envisager d’être «aronien» ou même «sartrien». Il fut aussi l’ami de Michel Piccoli et de René Char. Le jugeant ingrat, Aron se détachera de Veyne qui oublia de le remercier dans son discours inaugural.
Ancien professeur au Collège de France, l'historien incontournable de l'antiquité gréco-romaine était savant et vulgarisateur à la fois.
Au collège, il découvre l’Iliade, mais surtout l’Odyssée, «un roman d’aventures souvent fantastiques», racontait-il à … Elevé dans une famille modeste – un «milieu populaire et inculte», disait-il lui-même –, le jeune garçon s’initie à l’Antiquité au musée archéologique de Nîmes. Pour les fanatiques islamistes, ce joyau archéologique s’apparente à de l’idolâtrie.
L'historien de l'Antiquité Paul Veyne, salué pour son érudition et son enthousiasme pour transmettre sa passion des mondes grec et romain, est mort à l'âge ...
», « Le faste monarchique était-il de la propagande ? », « La charité chrétienne a-t-elle mis fin aux combats de gladiateurs ? Ami du philosophe Michel Foucault, admirateur du poète René Char - il a consacré un livre à chacun -, Paul Veyne a notamment écrit « Le pain et le cirque », « Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? En 2017, il recevait le prix de la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour l'ensemble de son oeuvre. Lors de la leçon inaugurale, il ne se montre pas très révérencieux à l'égard de son maître. Il prend sa carte du Parti communiste mais le quitte en 1956 lors de l'entrée des chars soviétiques à Budapest.
Historien de l'Antiquité, professeur honoraire au Collège de France, Paul Veyne est décédé jeudi 29 septembre. Il aura profondément renouvelé le regard sur ...
Ceux qui ont eu la chance d’entendre Paul Veyne se souviennent d’un historien éminemment érudit et brillant, mais tout autant d’un orateur hors pair, vif, original, pétillant, empathique et attentif à son auditoire. Fin de vie : Olivier Véran à l’écoute du système belge Mort de l’historien Paul Veyne : l’Antiquité en partage
L'historienne Sarah Rey rend hommage au spécialiste d'histoire antique qui savait voir le passé d'un œil neuf grâce à son esprit espiègle et curieux.
Spécialiste de la Rome ancienne, Paul Veyne était un antiquisant, étiquette qui pourrait faire croire qu’on avait affaire à un érudit coupé du réel, attaché à une discipline poussiéreuse. Une joie de l’esprit. Un peu de joie pure s’en va.
Historien à l'œuvre immense et révolutionnaire, professeur au Collège de France, Paul Veyne s'est éteint à l'âge de 92 ans. L'Heure bleue vous propose de ...
En novembre 2020, Paul Veyne recevait Laure Adler chez lui, à Bédoin, petit village au pied du Mont Ventoux, pour un entretien émouvant, où l'histoire se dégage comme "champ de gymnastique" pour le présent et pour l'avenir. L'Heure bleue vous propose de réécouter cette personnalité malicieuse à l'intelligence rayonnante... Publicité
L'historien de l'Antiquité Paul Veyne est décédé ce 29 septembre. En 2014, il publiait son autobiographie, Et dans l'éternité, je ne m'ennuierai pas, ...
Et la lecture précoce de l’Éducation sentimentale, de Flaubert, a achevé de me convaincre de ne pas suivre une carrière plus usuelle. Mais à condition de ne pas en faire une théorie – pire, une vérité. Mais vous demeurez toute votre vie un homme de gauche, engagé notamment contre le colonialisme puis en faveur des droits des femmes. Si mon adhésion au PCF fut de courte durée – jusqu’en 1956, quand j’ai déchiré ma carte du parti –, cet engagement correspondait néanmoins à un réel désir de justice. Ce chapitre devait être, à l’origine, une plaquette de deuil et d’aveu, réservée à des intimes et à des proches : le récit d’un ménage à trois qui ne se cache pas, suivi de suicides, de cas de perversion, d’euthanasie due au drame du sida. Pour donner à comprendre certains éléments, certaines interrogations, telles que les suivantes : comment était-ce, Normale sup ou le Collège de France, dans les années 1950 ou à partir des années 1970 ? Son amour des inscriptions antiques, nombreuses dans la région, n’a d’égal que celui des livres, tous deux l’éloignant de son milieu social pour le porter à devenir « un homme de culture ». Toutefois, j’ai senti que cette autobiographie ne devait évidemment pas raconter ma vie ni celle des miens, mais plutôt s’en tenir à ce qui pouvait intéresser tout lecteur : les réalités sociales, politiques, institutionnelles que la vie m’a fait connaître, l’évolution des mœurs… Vous vous livrez, dans ce livre de « souvenirs », avec une étonnante franchise. Pour rester fidèle à ses valeurs, votre journal a fait le choix de ne pas se financer avec la publicité. L’éditeur auprès de qui je cherchais à la faire imprimer à titre privé m’a alors suggéré de la faire précéder du récit du reste de mon existence. En 2014, il publiait son autobiographie, Et dans l'éternité, je ne m'ennuierai pas, récit d’une vie de recherches et d’engagement.
L'œuvre de l'historien, décédé le 29 septembre, apportait une analyse pluridisciplinaire, à l'encontre des grands paradigmes de pensée.
Il y avait ainsi dans toutes ses démarches comme une tentative de subversion des dogmes et des habitudes de pensée que les autres historiens saluèrent parfois, ou critiquèrent non sans quelque agacement. Du curieux et du surprenant à la recherche de l’inattendu par le paradoxe, il n’y avait cependant qu’un pas, que Veyne franchissait d’autant plus aisément que ses rapprochements audacieux provoquaient des éblouissements d’intelligence chez ses lecteurs ou ses auditeurs. C’était dans les grands paradigmes de pensée que s’inscrivait la réflexion : le marxisme évidemment, mais aussi l’anthropologie historique, le structuralisme et, d’une façon générale, cette ambition qui saisissait tout historien de rendre compte des actes et des décisions des hommes du passé par des faisceaux de causalité et leur inscription dans des modèles d’analyse.
avec : André Burguière (Directeur d'études émerite à l'Ehess.), Claire Sotinel (professeure d'histoire romaine à l'Université de Paris-Est Créteil).
Paul Veyne, Comment on écrit l'histoire, Seuil, 1971. « Qu'est-ce que l'histoire ? Que font réellement les historiens, d'Homère à Max Weber, une fois qu'ils ...
» Il finit ainsi par établir une sorte de familiarité avec des mondes et des hommes à première vue très éloignés de nous. La profusion des idées, les notations ou les éreintements jubilatoires, la phrase qui tranche net, le regard à l’affût des sujets les plus divers, l’appétit de savoir, les positions qui s’imbriquent et se superposent sont autant d’ingrédients d’une œuvre originale, irriguée par la vivacité d’un style libre et inventif. Avec la destruction de Palmyre par l’organisation terroriste Daech, tout un pan de notre culture et mon sujet d’étude viennent brutalement de voler en éclats. « Si l’on en croit Ovide, les Romains auraient célébré et magnifié l’amour et la sexualité. « De César et Auguste à Charlemagne, voire à l’avènement des Comnènes sur le trône de Constantinople, ce livre embrasse huit et même dix siècles de vie privée. De l’Empire romain à l’an mil, Seuil, 1999 Philippe Ariès & Georges Duby, Histoire de la vie privée. La clé du livre est la notion équivoque de symbole : une satisfaction symbolique est tantôt une satisfaction qui renvoie à autre chose, tantôt une satisfaction qui se suffit à elle-même et que nous qualifions un peu légèrement de « platonique ». La « dépolitisation » n’est pas l’apolitisme, l’« expression » n’est pas l’information, la « consommation ostentatoire » est aussi bien un narcissisme. Le plus philosophe de nos historiens livre ainsi quelques-unes de ses réflexions sur la nature de l’histoire ainsi que sur les permanences et les ruptures dans les sociétés humaines. Que font réellement les historiens, d’Homère à Max Weber, une fois qu’ils sont sortis de leurs documents et archives et qu’ils procèdent à une « synthèse » ?
En bref, un intellectuel aux multiples facettes, incluant celle de « philosophe et d'essayiste », comme le souligne l'historien Jean-Marie Guillon. Et Raphaël ...
« C’était un passeur merveilleux, porté par l’étincelle qu’il avait dans le regard », résume Jean-Luc Barré. Jean-Luc Barré constate : « Il était provocateur, attaché à la liberté de pensée. Professeur au Collège de France en 1975, il publie l’année suivante l’une de ses œuvres phares, Le Pain et le cirque. Dès lors, ses études, commencées à Aix-en-Provence pendant la guerre, se poursuivent, toujours sous le signe de Clio, la muse de l'histoire, dans les meilleurs établissements de la République (hypokhâgne à Paris au lycée Henri-IV, khâgne à Marseille au lycée Thiers) puis dans les plus grandes écoles (Normale sup' de 1951 à 1955, École pratique des hautes études, École française de Rome). En bref, un intellectuel aux multiples facettes, incluant celle de « philosophe et d’essayiste », comme le souligne l’historien Jean-Marie Guillon. Jean-Luc Barré, son éditeur chez Bouquins, abonde : « Paul Veyne était un écrivain, un poète, un styliste.
Historien et professeur honoraire au Collège de France, Paul Veyne est décédé hier à l'âge de 92 ans.
Il adresse ses condoléances à sa famille, ses proches, ses élèves et disciples, ainsi qu’à tous les lecteurs de ce nocher de l’Antiquité qui leur avait fait remonter le cours des temps, et qui franchit aujourd’hui son Achéron. S’ouvrit alors une période de rencontres intellectuelles et amicales déterminantes, en particulier avec Michel Foucault, auquel il consacra un essai, et René Char dont il aimait inconditionnellement la poésie. Agrégé de grammaire, il quitta les murs de ce qu’il avait baptisé le « monastère laïc de la rue d’Ulm » pour rejoindre ceux du palais Farnèse, qui hébergeaient l’École française de Rome.