Depuis 2019, Henriette Steinberg est secrétaire générale du Secours populaire. Fille de survivants de la Shoah, elle publie "Ne jamais baisser les yeux", ...
» Nous avons donc collecté de l’argent pour aider les associations dont nous sommes partenaires là-bas. Mais en attendant que les jeunes y arrivent, il faut que qu'ils aient à manger. » Et ça m’est arrivé de cogner. Nous avons fermé les locaux, mais au préalable, nous avons sorti les meubles et nous avons appelé tout le monde à venir nous aider à distribuer les produits alimentaires. Nous avons écouté ce que nous ont dit les médecins du Secours populaire. Parce que c'est en regardant en face que l'on peut aussi regarder la réalité, et construire les moyens de faire en sorte que les choses bougent. La secrétaire générale du Secours populaire a toujours fait face : « On m’a appris à ne jamais avoir honte et à ne jamais baisser les yeux. C'est d'ailleurs souvent dans les milieux où il n'y a pas de moyens que l’on cherche comment aider celui qui en a encore moins. La France grelottait, mais c’était facile de collecter pour les mineurs. Je savais qu’à cause de la grève, la paye n’était pas tombée. À l'âge de 12 ans, Henriette Steinberg faisait déjà ses premières collectes pour le Secours populaire.
Revoir la vidéo Précarité : les nouveaux vulnérables avec Henriette Steinberg sur France 5, moment fort de l'émission du 28-09-2022 sur france.tv.
Comment sortir de cette crise qui touche de plus en plus de Français ? "Le Secours Populaire pense que c’est pas une mobilisation de chacun qui tient compte de l’autre quand au respect de qui il est, qu’il est possible de faire bouger les lignes" affirme Henriette Steinberg. Ça, c’est quelque chose que nous n’avions jamais rencontré en France" explique Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours Populaire, qui tire la sonnette d’alarme face à la gravité de la situation.
Ne jamais baisser les yeux - Solidaire un jour, solidaire toujours, qui paraît ce 29 septembre 2022 aux éditions Robert Laffont, est un livre signé ...
Il est à la fois le bilan d’une réalité éprouvante pour les plus pauvres, le mode d’emploi pour un engagement efficace et la preuve incontestable que chacun est en mesure d’améliorer les conditions de vie de ses semblables. Mais pour celui qui la reçoit, elle lui permettra de se remettre sur pied, lui redonnera espoir et lui montrera qu’il n’est pas tout seul, qu’il fait partie de la communauté humaine et que c’est à ce titre qu’il est regardé et soutenu. Mais il suffisait qu’ils me disent de baisser les yeux pour que je les regarde un peu plus en face ! La solidarité internationale du Secours populaire, c’est un langage commun, on se parle de la même chose : un enfant qui a faim, où qu’il ait faim, c’est inacceptable. Et j’en reviens à cette phrase de Julien, qui me disait que je ne pouvais pas juger seule de ce que j’étais capable de faire : comme on ne peut pas juger seul, on ne peut pas agir seul. Et pour celui qui la pratique, elle donne la certitude qu’il est possible d’agir et que ça marche. Pour celui qui la reçoit, la solidarité est irremplaçable. Dès l’âge de 10 ans, avec le comité du Secours populaire du 10e arrondissement de Paris, j’ai participé à la vente du muguet et à 12 ans, j’ai fait ma première collecte pour les mineurs en grève – j’évoque cet épisode dans le livre. Il m’a ensuite dit que, en revanche, il allait me falloir dire « je », alors que je ne le dis pas souvent – en fait, je le dis le moins souvent possible car ce que nous faisons est collectif. Julien n’était pas un voyageur – et pourtant, il a été partout sur la planète et a su nouer avec les humains, malgré la barrière de la langue, un contact chaleureux et authentique. Ses mémoires sont tous liés à la solidarité et au Secours populaire, la valeur cardinale de sa vie et l’association au sein de laquelle elle s’est engagée sans compter. Quand il m’a demandé pourquoi, je lui ai dit que je n’en avais pas le temps, que l’important pour moi était d’agir.