Le cinéaste des « Choses qu'on dit, les choses qu'on fait » revient avec un film séduisant et spirituel où il met en scène deux amants qui se promettent de ...
Pour décrire cette « Chronique d'une liaison passagère » où il observe avec humour et empathie les petits arrangements de ses personnages avec la vérité et avec leurs désirs imprévisibles, le cinéaste raconte avoir voulu bâtir « un film à suspense autour de personnages éprouvant des sentiments amoureux qu'ils se doivent de contenir ». La réussite exemplaire de ce film, malicieux et profond, est aussi la leur. Et pour incarner ces amoureux malgré eux, Emmanuel Mouret a enrôlé un couple d'acteurs idéal : Sandrine Kiberlain, impeccable dans la peau d'une héroïne charmeuse faisant mine d'être fâchée avec les vertiges de la passion, et Comme à son excellente habitude, Emmanuel Mouret orchestre ce « jeu de dupes » farfelu et émouvant avec une rare délicatesse et un art consommé de la suggestion. Avant l'apparition cocasse d'une seconde héroïne à la fin du récit (apparition dont il ne faut rien dire), Emmanuel Mouret, dans ce film subtil et toujours surprenant, « se contente » de mettre en scène ses deux amants au gré de leurs rendez-vous successifs. Charlotte et Simon, la quarantaine, se rencontrent lors d'une soirée parisienne et éprouvent illico une attirance réciproque.
Autour de Sandrine Kiberlain et de Vincent Macaigne, embarqués dans une liaison qui dure, le cinéaste Emmanuel Mouret creuse son sujet favori.
La partition est classique, et l’on ne dira pas le bien qu’on pense des instruments qui la jouent, entre l’embarras émotionné de Macaigne et la brutale naïveté de Kiberlain. Tous les signaux, de la rhétorique à l’épiderme, au vert. Depuis plus de vingt ans, le Marseillais Emmanuel Mouret se met dans les pas de cette belle tradition. Onze longs-métrages en sont sortis, non égaux en intérêt, mais cherchant toujours à toucher l’élégance et la finesse d’un esprit national qu’une promenade ordinaire, même courte, dans les rues de notre pays ferait pourtant accroire qu’il n’existe pas davantage que le beurre en branche. Bar de nuit. L’amour, semblable en cela au football, est une constante bataille, un brûlant suspense, dont la fin n’est jamais écrite.
Même si, à force de méditations bon chic bon genre sur le couple, l'amour, l'infidélité, Emmanuel Mouret maîtrise le genre, son dernier film, ...
Un film d’Emmanuel Mouret, c’est un élégant tour de manège, qui ne laisse pas forcément de marbre de bout en bout. Se retournant contre lui-même, ce flot de paroles spirituelles se mue alors en bruit de fond, tandis que défilent à l’écran chambres d’hôtels, salles de musées, intérieurs d’architectes – il faut s’empêcher d’être distrait par le nombre franchement anormal de plantes en pot et de lampes de chevet. Mais quand on monte dans ce manège, qu’on se laisse aller à dodeliner de la tête sur sa petite musique enjouée, difficile de ne pas enclencher une sorte de pilotage automatique du spectateur.
Emmanuel Mouret revient avec une comédie sentimentale étincelante sur les désaccords entre le féminin et le masculin, dans laquelle Sandrine Kiberlain et ...
Avec une maîtrise du récit dont il fait preuve depuis Mademoiselle de Joncquières, Emmanuel Mouret nous entraîne avec un art jubilatoire de la mise en scène dans ce pas de deux qui se danse à contretemps. De ce point de vue, le cinéaste joue habilement avec la personnalité de ses acteurs. Diplômé de la Femis en réalisation. Alors Charlotte va s’efforcer de le provoquer, et ce « rien » va prendre une forme inattendue, transformant le duo en trio. L’amour est fugace et il convient de ne pas le laisser passer, au risque des regrets. Promène-toi donc tout nu !, moyen métrage réalisé à la Femis, trouve le chemin des salles. Et Emmanuel Mouret se fait le peintre scrupuleux et délicat de ces amours désaccordés. Mais ils ont beau se défendre d’un quelconque attachement, le spectateur, lui, est le témoin de leur complicité grandissante qui finit par laisser place à la tendresse, puis à la naissance des sentiments. De rendez-vous en rendez-vous, le cinéaste se fait le chroniqueur scrupuleux de cette liaison qui, comme l’indique le titre, ne sera que « passagère ». Le film, tout en ellipses, laisse hors champ leur environnement familial respectif. Quand nous découvrons Charlotte (Sandrine Kiberlain) et Simon (Vincent Macaigne), ils en sont déjà à leur deuxième rencontre et s’apprêtent à entamer une liaison. Lui est marié, père de deux enfants, a priori fidèle et un peu empoté.
Comédie dramatique française par Emmanuel Mouret, avec Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne, Georgia Scalliet (1h40). Le visionnage de cette vidéo est ...
F. Le film de Paula Hernandez (« Un amor ») est une exploration de la guerre de basse intensité qui existe dans une famille, le somnambulisme étant une métaphore du comportement humain. Dernière année de lycée pour Masha, de moins en moins concernée par les cours et de plus en plus par les premières passions. En le suivant dans son périple afin de réunir les plus grands artistes pour un concert historique, le cinéaste se contente du strict minimum. Cet hommage aux racines du flamenco (gitanes, espagnoles, sud-américaines) est peu servi par une mise en scène ne dépassant pas le stade de la captation. Point de départ d’un road-movie de l’absurde qui ne se refuse aucune folie scénaristique et campe des personnages joyeusement loufoques. Entre conte baroque et comédie musicale, le film est placé sous le signe de la légèreté de ton (à l’image du titre) et de la gourmandise sexuelle (y compris au cours d’une scène très explicite entre garçons). Sur son lit, il se souvient de sa jeunesse, de sa carrière maladroite de pompier et de son amour fulgurant pour le plus beau de ses collègues. Ceux d’une jeune fille au pair en Irlande qui, dans les années 1960, a un enfant avec un pickpocket. [est glaçant](https://www.nouvelobs.com/cinema/20220911.OBS63042/babi-yar-contexte-un-documentaire-choc-sur-le-premier-massacre-de-la-shoah-par-balles.html), mais on reste pétrifié devant la barbarie des assassins, dans cet instant qui déshumanise les bourreaux. Les regarder à L’Escurial, face à « Scènes de la vie conjugale », film à deux personnages, comme celui de Mouret, appliqués à percer les nœuds de leur insatisfaction en se hurlant dessus, loin, loin, très loin de la retenue que Charlotte et Simon s’imposent. Massacre qui a été le début de la Shoah par balles.
Quand il rencontre Charlotte (Sandrine Kiberlain), Simon (Vincent Macaigne) n'est pas au bout de ses peines. Ils se donnent un premier rendez-vous dans un bar ...
Sur son lit de mort, le vieillard se souvient de ses premiers pas à la caserne. Ici, un journaliste du Courrier picard et un musicien candidat aux municipales à Amiens font un bout de chemin ensemble. Avec ses envolées oniriques superflues, le film égare le spectateur, qui reste incapable de s'émouvoir face au tragique secret de l'héroïne. Passé l'âge de 3 ans, les enfants nés en détention sont retirés à leur mère pour être confiés à un membre de la famille ou placés dans un orphelinat. Coup de théâtre ressuscite avec gourmandise l'apparat du West End et du Londres de l'après-guerre. Il est un vétéran traumatisé de la Seconde Guerre mondiale, alcoolique et largué par sa femme. Il signe un beau portrait de femme et une peinture réaliste de l'univers carcéral. Pour contourner l'interdiction d'adaptation, il fallait donc des esprits malins comme ceux du réalisateur Tom George et du scénariste Mark Chappell à la tête de la délicieuse comédie policière Coup de théâtre. Veuve de soldat, elle, est une policière débutante zélée, enthousiaste et pipelette. Leo Köpernick (Adrien Brody), un réalisateur américain imbu de sa personne et persona non grata à Hollywood pour avoir frayé avec les communistes. Elle est prof de lettres. C'est une des deux pièces de théâtre originales créées par la reine du crime.
L'histoire d'une rencontre qui offre un joli duo entre Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne.
On dit dans les films de Mouret des choses qu’on ne dit plus au cinéma (“Quelle chance d’être triste, tu vois tout va bien”), avec un art consommé de la parole et du double jeu. [Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait](https://www.moustique.be/medias/television/notre-selection-tv-du-jour/2022/09/08/les-choses-quon-dit-les-choses-quon-fait-camelia-jordana-et-niels-schneider-en-duo-dans-cette-romance-delicate-246164) (déjà avec Vincent Macaigne), Emmanuel Mouret a inventé un marivaudage contemporain qui rend aux sentiments leur matière brute. Il raconte ici l’histoire de Charlotte (Sandrine Kiberlain), une femme célibataire qui accepte une relation “pour le plaisir” avec Simon (Macaigne), un homme marié plutôt inhibé, jusqu’à ce que les cœurs s’accélèrent.
Découvrez sans plus attendre nos critiques des films de la semaine. Une romance adultère poussée par un duo magnifique, la rencontre épistolaire de deux ...
[Lire la critique de Marilou Duponchel](https://www.lesinrocks.com/cinema/tout-fout-le-camp-la-comedie-loufoque-de-sebastien-betbeder-497278-12-09-2022/) [2 Automnes, 3 Hivers](https://www.lesinrocks.com/cinema/2-automnes-3-hivers-19379-24-12-2013/), [Debout sur la montagne](https://www.lesinrocks.com/cinema/debout-sur-la-montagne-une-ascension-a-mi-chemin-186319-25-10-2019/)…) occasionne une fuite, un décrochage, une sortie de route, ici littérale. Censé ramener de la vie, ces blocs de vérités sont rigidifiés par l’immobilité léthargique des cadres. Le meurtre est celui d’un réalisateur hollywoodien d’après-guerre, envoyé à Londres pour prendre en charge l’adaptation d’une pièce à succès d’Agatha Christie, et bien décidé à se mettre à dos tout le monde : producteur, scénariste, interprètes, avant de prendre un coup fatal sur la tête dans les coulisses du théâtre. Peut-être que la connivence c’est autre chose encore : des pistes que l’on se lance à soi-même et que l’autre peut se sentir libre de prolonger. Et le tacite crée de la tension dramatique, voire du suspense, ici amoureux.
Portée par une Sandrine Kiberlain et un Vincent Macaigne, une comédie romantique légère et délicieuse autour de deux amants qui ne veulent pas tomber ...
A cause de ces allers-et-retours temporels, la relation des souvenirs vrais, et ceux dont on finit par comprendre que la narratrice les a inventés, le film, pourtant singulier dans sa construction qui relève de celle de la mosaïque, va perdre de sa tension et finir par lasser. Après un casse qui a mal tourné, Antoine, blessé à la jambe (François Cluzet) débarque chez Elias (José Garcia) et lui demande, presque sans sommations, de le planquer. La confrontation entre ces deux acteurs, qui se régalent visiblement à dire des dialogues écrits aux petits points, est d’autant plus passionnante que Mohamed Hamidi en profite pour évoquer la situation actuelle dans les campagnes algériennes en arrière-fond de son histoire. Prix Nobel de littérature, le romancier Samir Amin, fatigué, dépressif et surtout, en panne d’inspiration (Kad Merad), refuse toutes les offres d’interview ou de signature, jusqu’au jour où il reçoit un mot de son village natal, Sidi Mimoun, qui se propose de le nommer citoyen d’honneur. Rien ne destine le braqueur, à la fois bobo et anarchiste, à croiser la route d’Elias, un prof d’Histoire intello et maniaque, plutôt pépère et sans histoires. Un homme marié et une mère célibataire qui deviennent amants en se promettant qu’ils ne tomberont jamais dans le sentiment amoureux…C’est un versant du couple encore inexploré par lui qu’ausculte Emmanuel Mouret dans son nouveau film. En cette période de rentrée, vous cherchez un film plein de surprises et de « punchlines », un film gentiment immoral qui vous fasse rire délicieusement, en vous offrant, en prime ce cadeau de vous faire découvrir un nouveau tandem de cinéma, composé de deux de nos stars françaises préférées ? Les Liaisons dangereuses ou Liaisonsecrète étant de si beaux titres, j’aimais l’idée d’y adjoindre la notion d’éphémère, quand bien même une liaison est passagère par définition, afin que le titre suggère d’emblée l’enjeu dramatique du film »( Emmanuel Mouret, réalisateur). On le dit et on le répète, mais tant pis : quand on voit un film d’Emmanuel Mouret, il est impossible de ne pas penser à Pierre Choderlos de Laclos et à ses Liaisons dangereuses. Comme ils parlent et se racontent beaucoup, avec énormément de liberté, cela nous laisse tout loisir pour visualiser le hors-champ de leur histoire personnelle et de leur quotidien. Un plaisir qu’on goûte de plus en plus rarement devant le grand écran où le réalisme spectaculaire prend une place grandissante. Une fois encore, pour son onzième long métrage, Emmanuel Mouret signe un film sur les mystères des élans du cœur et du corps.
Découvrez la critique du film Chronique d'une liaison passagère de Emmanuel Mouret - Après Mademoiselle de Joncquières et Les Choses qu'on dit, ...
[Chronique d'une liaison passagère](https://www.ecranlarge.com/films/1431444-chronique-dune-liaison-passagere) est une romance à la fois drôle, solaire et mélancolique. Les dialogues, eux, sont assez brillamment écrits pour sembler naturels, tout en bénéficiant de l'ampleur et de la force des scènes filmées. Empoisonnés par une relation qu'ils ne peuvent pas complètement consommer, les personnages de Chronique d'une liaison passagère vont alors se plonger dans un antidote pour eux indispensable : la parole. Il y a donc les choses que les personnages se disent, et ce que la mise en scène nous montre. Une jolie façon de donner de l'ampleur à une passion dont la joie est donc constamment parasitée par une bouleversante idée de finitude. Chronique d'une liaison passagère se refuse ainsi aux hurlements et aux cris d'une scène de ménage classique. Les décors spacieux comme les parcs, forêts et grands musées sont cadrés avec peu de plans rapprochés et un ratio CinémaScope constamment habité par du mouvement. En effet, la structure scénaristique du film s'organise exclusivement autour des retrouvailles des deux amants, reléguant le reste de l'histoire à des ellipses régulières. L'histoire de Simon ( [Vincent Macaigne](https://www.ecranlarge.com/personnalite/780257-vincent-macaigne)), un père de famille qui débute une relation extraconjugale avec Charlotte ( [Sandrine Kiberlain](https://www.ecranlarge.com/personnalite/654540-sandrine-kiberlain)), une mère célibataire. Mais Emmanuel Mouret ne se contente pas de livrer une simple comédie joviale et envolée. De cette antinomie naît une jolie complémentarité qui laisse place à des dialogues amusants et à un ton joyeux, faisant de Chronique d'une liaison passagère un film radieux et divertissant. [Emmanuel Mouret](https://www.ecranlarge.com/personnalite/681439-emmanuel-mouret) est de retour avec [Chronique d'une liaison passagère](https://www.ecranlarge.com/films/1431444-chronique-dune-liaison-passagere).
À voir ce 7 sept. 2022, une comédie romantique d'Emmanuel Mouret qui était l'un des 21 films soutenus par la Région présentés à Cannes 2022.
Cependant, l'imprévu s'invite : Charlotte et Simon sont de plus en plus surpris par leur complicité… [au stade de la finalisation/post-production,](/node/1589072) [au stade de la production,](/node/1807814)