Commonwealth

EPISODE 2/4 - Sur les 54 États formant cette communauté, 34 ont déjà coupé le cordon ombilical avec la monarchie britannique. D'autres sont tentés de suivre ...

Conscient du sens de l'Histoire, le Prince Charles s'est dit prêt à accompagner cette évolution "calmement et sans rancoeur." La Jamaïque, les Bahamas et Belize les ont accueillis sous les fleurs, mais aussi sous les quolibets et les manifestations d'habitants réclamant excuses publiques et compensations pour les crimes passés de l'esclavage. En se défaisant de ses oripeaux datant de l'époque impériale, le Commonwealth ne serait plus taxé d'être une relique néo-coloniale et pourrait se consacrer à ce qu'il fait le mieux : manier le Soft Power sur la scène internationale. Une "mise à jour" ou un changement de logiciel sont également dans l'esprit de la classe politique aux Caraïbes. Les Australiens n'ont d'ailleurs pas attendu la disparition de la reine pour nommer un ministre en charge du "découplage" entre le pays et Buckingham Palace. La visite du Prince William et de son épouse Kate en mars 2022, perçue comme une tentative de resserrer les liens avec cette partie du monde, a sans doute eu l'effet contraire. Il y prononça un discours élégant dans la moiteur tropicale avant de voir le drapeau du Royaume-Uni descendre une dernière fois des mâts. Matt Thistlethwaite prit même ses fonctions quelques jours avant les célébrations du jubilé de platine de la reine en juin 2022. Pourtant, en sus de ses titres royaux de souveraine de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, défendeur de la Foi et chef de l'Église Anglicane, la jeune Elizabeth II était aussi chef du Commonwealth, "association libre d'États-membres égaux". Son aïeule Victoria, reine de Grande-Bretagne et d'Irlande et impératrice des Indes, régnait sur un quart de la population mondiale. En 2018, ils ont décidé que le Prince Charles deviendrait leur chef à la mort d'Elizabeth II. Malgré cette continuité, que l'on pourrait dire de façade, ce club s'apprête à vivre un nouveau chapitre de son histoire.

L'organisation, qui rassemble à l'origine d'anciens territoires britanniques, s'est étendue jusqu'à représenter désormais cinquante-six pays et un tiers de ...

Il est, par ailleurs, chef d’Etat de seize monarchies parlementaires, le Royaume-Uni tout d’abord, mais aussi le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et des « petites » nations, comme les monarchies insulaires de Sainte-Lucie, la Jamaïque, Grenade, les Bahamas, etc. Seuls les ressortissants de ces pays y ont droit pour le moment, car cet accord nécessite la réciprocité. A la tête de cette organisation d’Etats partenaires « libres et égaux » — pour la plupart d’anciens territoires coloniaux —, le chef désigné est le souverain britannique, en l’occurrence Charles III, depuis la mort d’Elizabeth II. [ils adhèrent tous à la charte du Commonwealth](http://thecommonwealth.org/our-charter), qui énonce une série de « valeurs fondatrices », telles que la démocratie, les droits humains, la non-discrimination, la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs, etc. Avec près de 2,5 milliards d’habitants, le Commonwealth représente le tiers de l’humanité. Cette organisation composée principalement d’anciennes colonies britanniques, qui organise une réunion des chefs de gouvernement tous les deux ans — la dernière ayant eu lieu en juin 2022 —, et des