Revoir Paris

Décortiquant le traumatisme provoqué par les attentats du 13 novembre, le long métrage d'Alice Winocour pèche par sa volonté de n'oublier personne.

[Virginie Efira](https://www.liberation.fr/culture/cinema/virginie-efira-dautres-vies-que-la-sienne-20211219_ZER7YFCPLVAFTLBUPPU6EAC4MU/), a survécu à la fusillade survenue dans une brasserie le soir de tueries coordonnées dans la capitale. Un délai de convalescence est passé, la question n’est plus de savoir s’il fallait faire le film ou pas. S’avançant plutôt sur un terrain intimiste, Revoir Paris se tient quant à lui du côté des victimes, évacuant l’exactitude de la reconstitution au profit de l’évocation libre.

La réalisatrice Alice Winocour décrit la reconstruction de victimes d'un attentant dans le puissant « Revoir Paris » en salle ce mercredi.

Revoir Paris est une histoire de résilience comme de solidarité pour laquelle la cinéaste a puisé dans les souvenirs de son frère, survivant du Bataclan le 13 novembre 2015, avec lequel elle était restée en contact par SMS pendant l’attentat. Le choix de la réalisatrice de montrer l’attentat en ne filmant que les pieds des personnages renforce le processus d’identification du spectateur. [ Revoir Paris](https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/3334915-20220808-revoir-paris-2022) d’ [Alice Winocour](https://www.20minutes.fr/sciences/2660695-20191127-proxima-ceux-restent-sol-davantage-besoin-soutien-ceux-partent-selon-claudie-haignere), découvert à la [Quinzaine des Réalisateurs](https://www.20minutes.fr/dossier/quinzaine_des_realisateurs) du Festival de Cannes, suit le parcours douloureux de survivants d’un attentat dans une brasserie parisienne qui tentent de se reconstruire. « Aucune des victimes n’a une vision globale de l’attaque, précise la réalisatrice. Le choc a été si violent qu’elle ne se souvient plus des détails de l’attaque, ni de son comportement face au danger. Mon personnage essaie de retrouver la mémoire après avoir vécu une situation traumatisante.

Alice Winocour dresse le portrait des survivants d'un attentat parisien, à travers les yeux d'une Virginie Efira bouleversante de justesse.

Le long-métrage ne fait pas non plus l’erreur de tomber dans le pathos exagéré et choisit de se concentrer sur la survie de ces personnages. Et ce chemin à travers la ville, les témoignages des survivants, leurs mécanismes de défense, l’appréhension des groupes de parole, et les commémorations, soulignent également le travail de mémoire qu’offre le film. Puis pour dresser par touches le portrait social de la France, notamment avec le destin des sans-papiers. D’abord, pour nous plonger dans l’horreur de la fusillade. On ne s’identifie pas forcément à Mia, mais le spectateur est là pour l’aider à faire la lumière sur son histoire. Le 5 octobre prochain, Novembre, de Cédric Jimenez, nous embarquera avec le service anti-terroriste français dans la traque des fugitifs responsables des attaques. Après un tour sur la Croisette durant la Quinzaine des Réalisateurs, Revoir Paris est attendu ce mercredi 7 septembre dans les salles de cinéma. Elle va alors naviguer à travers ses souvenirs – et ceux d’une galerie de personnages. Ces événements ne sont qu’une porte d’entrée pour que la cinéaste parle de traumatismes, de reconstruction, mais aussi de deuil et de résilience. Attendu ce mercredi 7 septembre dans les salles obscures, le film réalisé par Alice Winocour raconte le parcours de Mia, rescapée d’un attentat dans une brasserie parisienne dont elle a tout oublié. Pour se reconstruire, la jeune femme va tenter de réunir les pièces du puzzle. Alice Winocour y dresse le portrait des survivants d’un attentat parisien, à travers les yeux d’une Virginie Efira forte, résolue et bouleversante.

Ce beau film avec Virginie Efira et Benoît Magimel en survivants, qui se reconstruisent difficilement après un attentat à Paris, est signé Alice Winocour, ...

Je ne voulais pas faire un film plaintif mais qui exalte la fraternité entre les gens et la lumière. « À Paris, depuis les attentats, on ne peut plus tirer de coup de feu sur un tournage. C’est un film sur le chemin de résilience. J’ai découvert tous ces témoignages de survivants qui ont cherché pendant des semaines une personne qui leur avait souri, qui leur avait tenu la main, qui se donnaient rendez-vous pour retourner sur les lieux de l’attentat. Bien sûr, il s’inspire de mes conversations avec mon frère dans les jours, les mois qui ont suivi, mais entretemps j’ai fait un autre film loin de France. Elle tient à dire que son film est une fiction : « Ce n’est pas du tout une reconstitution, mais un film sur les traces que laissent sur les victimes, les survivants, un événement traumatique.

A lire sur AlloCiné : Virginie Efira est l'un des visages incontournables de cette rentrée cinéma. En attendant Les Enfants des autres, elle est à l'affiche ...

C'est plus un film de guérison, de résilience. [Les Enfants des autres](/film/fichefilm_gen_cfilm=289898.html) de Rebecca Zlotowski, qui sortira le 21 septembre. Je voulais vraiment parler de la résilience. C'est un mélange avec ces personnes, des psychiatres, des spécialistes. [Proxima](/film/fichefilm_gen_cfilm=256610.html), avec [Eva Green](/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=84968.html) dans le costume d'une astronaute, la cinéaste [Alice Winocour](/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=123112.html) s'intéresse au sujet des attentats, dans Revoir Paris, un film lointainement inspiré du Bataclan. A Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie.