Comme l'ENA en France, la prestigieuse Eton occupe une place particulière dans l'imaginaire collectif en Angleterre. Le petit monde des écoles privées, ...
Il s'est aussi attaqué à des traditions chères aux « vieux Etoniens », comme on appelle les anciens élèves de l'école. « Pour la jeune génération, qui a le sentiment de rentrer dans l'âge adulte sans avoir les mêmes chances que leurs parents, ça ne passe plus », dit-il. « Il y a comme un 'pipeline' qui va des écoles privées à 'Oxbridge', puis aux postes à responsabilité dans notre pays », observe Rebecca Montacute, chercheuse au Sutton Trust. Depuis, il s'est engagé à élargir l'accès à Eton et à multiplier les bourses de façon à ce que, à l'horizon 2025, 10 % des élèves ne paient pas leurs frais de scolarité. Au point que l'école a inventé ses propres disciplines, comme le « wall game », un genre de rugby aux règles impénétrables pour les non-initiés. « J'ai vécu au quotidien les coupes sèches dans les écoles publiques depuis dix ans, raconte Robert Pool, l'un de ces militants, enseignant dans le secondaire à Bolton, dans le nord de l'Angleterre. Si ces écoles étaient soumises à la TVA, les parents paieraient des frais de scolarités 20 % supérieurs. La coutume du « fagging », voulant que les élèves les plus jeunes soient au service des plus âgés, venait d'être abandonnée. A la fin de l'année, tout le monde sait qui est premier, qui est dernier. On accède au bureau du directeur par un couloir orné des bustes des personnalités éduquées à Eton : sur de hauts panneaux de bois sont gravés les noms des élèves distingués pour leur excellence académique dont… C'est pourtant bien sa commune du « pays noir », parmi les 20 % les plus défavorisées au Royaume-Uni, qui a été sélectionnée au printemps dernier pour accueillir un « Eton du Nord ». C'est bien dans l'air du temps pour les très sélects « public schools ».