Elle confie ici son admiration pour “Babe” et évoque ses prochains films, signés George Miller, David Fincher et Wes Anderson. Archétype de l'actrice dont la ...
Mais je me sentais tiraillée parce que je savais qu’elle serait parfaite pour le rôle et en même temps je ne voulais pas pousser ma fille dans le métier d’actrice, alors qu’elle avait pris sa propre voie dans la psychologie et l’humanitaire. Puis j’étais à l’université pour étudier les sciences politiques et sociales, et elle en école de cinéma. Mais en dehors de ces trois films où ma présence n’est finalement pas vraiment centrale, j’ai le rôle principal dans The Eternal Daughter, le nouveau film de Joanna Hogg, qui sera montré à la Mostra de Venise. La raison qui nous a, dans de nombreux cas, poussés à exclure les représentations de la pandémie est qu’elle aurait daté le film d’une façon beaucoup trop évidente. Mais c’est lorsque nous avons parlé de l’esthétique du film, de son mélange des genres et de sa belle impureté, que j’ai commencé à être fascinée par le projet. Il y a une forme de symbiose, mais je ne pensais pas qu’il l’envisagerait de la même façon que moi, surtout pour les aspects les plus bestiaux, dans tous les sens du terme, de son cinéma. [son film Caravaggio](https://youtu.be/Z5ZvKnLNZpg) en 1986] et je crois que c’est la seule façon de travailler qui me convienne. Et c’est particulièrement le cas pour ce film qui malaxe le temps, les époques, l’espace, les mythes et les civilisations avec une joie d’enfant candide qui joue avec de la pâte à modeler. Il y a dans l’œuvre de chacun une forme d’outrance et d’audace qui est de plus en plus rare dans le cinéma contemporain. Lorsque Derek Jarman est décédé en 1994, je me suis d’ailleurs demandé ce que j’allais faire, car je ne pensais pas que je rencontrerais des cinéastes, comme Jim Jarmusch, Lucas Guadagnino, Joanna Hogg et Wes Anderson, avec qui cette relation de travail serait possible. Pour moi, ma relation avec les cinéastes est le tronc de l’arbre, tandis que les films en sont les feuilles. Il n’y a que Léa Seydoux qui, dans un registre différent, glamour et diva, puisse la concurrencer dans l’amplitude et l’excellence de son grand écart cinématographique.