Adapté d'un roman de Simenon, le film de Jean Becker raconte, sans suspense ni mobile, la mort d'un monstre sacré des planches, succombant à ses excès.
Reporté, assez vaguement, aux années 1970, notablement adouci en comparaison de l’aigreur du roman, le film ambitionne d’être à la fois un constat sur la vanité de la gloire et, d’une manière plus générale, de tout destin à l’heure du grand départ. C’est à la fin, amère et touchante à la fois, de cette vie grandiose que le récit est consacré. Ce vieux copain (Benoît Poelvoorde) qui doit être le dernier à le comprendre et à supporter ses frasques, à parts égales avec sa fidèle costumière (Anouk Grinberg). Cette propension à se mesurer au gouffre peut aussi s’expliquer par la tentation, pour des réalisateurs eux-mêmes en butte aux vicissitudes de la vieillesse, de trouver en Gérard Depardieu le plus royal des alter ego. Depuis combien de temps Gérard Depardieu prépare-t-il sa mort au cinéma ? Mais dans l’exercice inaccoutumé d’un roman de 1950, qui raconte, sans suspense ni mobile à la clé, la mort d’un monstre sacré des planches, succombant à ses excès comme à son incompréhension profonde des raisons de sa propre vie.
Jean-Loup Dabadie au scénario d'après un roman de Simenon : le film de Jean Becker met Depardieu en vedette.
Le film (comme le roman de l’époque), est le portrait d’un homme au cœur brisé, dans tous les sens du terme. Jean Becker (84 ans) réalise Les volets verts sur un scénario de Jean-Loup Dabadie (mort à 81 ans en 2020) d’après un roman de Simenon paru en 1950 (72 ans déjà…). Déjà au sommet (et ce depuis des années), il a lentement mais sûrement endossé les habits d’un doyen qui a tout vu et tout vécu.
Après avoir tourné une dizaine de films ensemble, Gérard Depardieu et Fanny Ardant se retrouvent dans un drame adapté du roman de Georges Simenon ...
Les Volets verts, réalisé 60 ans après le premier film de Jean Becker (Un nommé La Rocca), sur le dernier scénario de Jean-Loup Dabadie aura le mérite, avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu, d'avoir fait renaître un duo iconique du cinéma français. "Leur complicité dans la vie se retrouve aussi dans le film et il n’est pas nécessaire de l’expliquer. Dans Les Volets verts, il se conduit comme un soupirant vis-à-vis d’elle parce qu’il sent qu’elle va lui échapper", précise le réalisateur de 89 ans au site Allociné. Malgré la présence de son habilleuse, de son chauffeur, de son meilleur ami et de ses admirateurs, Jules Maugin crève de solitude. dans une dizaine de collaborations. Une chronique crépusculaire de la vie d’un comédien vieillissant qui malgré sa notoriété et son entourage, se retrouve très souvent face à sa solitude.
Au cinéma, cette semaine du 24 août 2022, une famille hystérique, un retour à la nature sauvage, un monstre sacré, un génie et des migrants.
Le cinéaste y a vu « la fragilité́ de nos constructions, que ce soient des maisons ou des nations, face au tragique de l’histoire ». Mère et fils communiquent enfin dans la solennité et la tranquillité d’un décor (réel), celui de Gibellina, village sicilien détruit par un tremblement de terre que l’artiste Alberto Burri a recouvert d’un sarcophage. Décevant sur les (nombreux) effets spéciaux, le film est plus pertinent sur le fond, notamment sur la suprématie actuelle de la science, en passe de devenir le repère que représentaient autrefois les mythes, voire la religion. Un Viking à la carrure de géant vêtu de peaux de bêtes et un trafiquant de drogue en cavale à la suite un accident de voiture sont les protagonistes de cette comédie en forme de polar. Après Comme des voleurs (à l’est) sur la Pologne, les Grandes Ondes (à l’ouest) sur le Portugal, Lionel Baier prend pour sujet la gestion déplorable du problème des migrants par la communauté européenne. Situé dans les années 1970, le film est un hommage au métier d’acteur et au Paris de l’époque. Narratologue, spécialiste de la structure des contes. Une bizarrerie, un pas de côté… En dépit de leurs défauts, le cinéaste danois aime bien ses personnages : des mâles qui, à l’instar de Martin, se débattent avec une encombrante masculinité. Et, loin d’en faire des parasites, des incapables, il rappelle combien ils sont eux-mêmes prisonniers de règles archaïques, mais plus encore les jouets d’une course à l’argent, entre un patron escroc responsable d’une faillite et l’explosion des cours de l’or, en raison de la politique internationale d’un certain Trump. Entrer dans ce film, c’est être précipité dans le chaos, aspiré dans un tourbillon verbal, secoué par un flot d’invectives, de rancœurs et de haine. Mais le cinéaste iranien, à l’instar de la comédie italienne, rend drôle le tragique.
Depardieu retrouve Simenon dans un film de Jean Becker qui fleure bon le cinéma de papa.
[plus bouleversant face à Déborah Lukumuena dans Fragile de Constance Meyer](https://www.lalibre.be/culture/cinema/cannes/2021/07/07/gerard-depardieu-une-grande-carcasse-fragile-en-ouverture-de-la-semaine-de-la-critique-5ZYTJI6TWZEM5PU6YICY7JBKOU/). -, qui signe une véritable caricature du cinéma de papa - quoique le cinéma de Jacques Becker paraisse a posteriori bien plus moderne que celui de son fils… Jean Becker - qui avait déjà fait tourner Depardieu à deux reprises - dans Elisa en 1994 et [La Tête en friche en 2010](https://www.lalibre.be/culture/cinema/2010/10/13/la-tete-en-friche-5UD4LKAPUVAZ3C5LFPGF4YBBIA/) - en signe une adaptation aussi fatiguée que son protagoniste.
Il y a plus de 40 ans, François Truffaut avait réuni Gérard Depardieu et Fanny Ardant, dans « La femme d'à côté » (1981), couple resté mythique dans le (.
Et puis, au fil du film, apparaît son attachement pour sa souffleuse (Stéfi Celma) qui l’a tiré d’une mauvaise passe lors d’une « panne » pour son texte au cours d’une représentation. Quant à Fanny Ardant, sa partenaire dans le film comme au théâtre - puisque tous deux sont sur scène -, elle a toujours un charme au comble de la féminité et son sourire auquel personne ne résiste. Son meilleur ami (Benoît Poelvoorde, bien dans ce rôle) multiplie aussi les recommandations en le voyant se dégrader.
Dans Les Volets Verts, Jean Becker adapte Simenon avec un duo Depardieu-Ardant qui peine malheureusement à convaincre.
[Robuste](https://www.youtube.com/watch?v=EBJtqnKy1Ls) un jour, [Maigret](https://www.youtube.com/watch?v=9h7RG9cEeUc) le lendemain. Un monstre sacré désormais vieillissant et las, éternel soupirant de sa partenaire à la scène, Jeanne Swann (Fanny Ardant), et en définitive bien seul… Adapté comme ce dernier de Simenon, Les Volets verts fait en quelque sorte la synthèse de ses emplois récents, le distribuant en Jules Maugin, comédien au sommet de la gloire dans les années 70.
À l'occasion de la sortie, mercredi 24 août, du nouveau film de Jean Becker, Les Volets verts, adapté du roman de Simenon, où elle partage l'affiche avec ...
Je n’ai que faire des conseils de santé qu’on nous serine à longueur de journée. Un voile noir me tombe dessus, me renvoie au sens tragique de la vie que je n’oublie jamais. Je le vis comme le tir à l’arc. Je donne tout, je ne compose pas. Je peux parler de ce que je crois, de ce que je pense, mais pas de ma vie. A : Parce que je porte en moi le rêve du film pendant que je le tournais. Je ne sais rien de ce que je vais voir. J’ai allumé des pièces dans ma maison que je n’aurais pas dû allumer. J’ai frappé à la porte de la loge de Patrice Alexsandre, l’un des acteurs. Je la pensais, je la vivais. A : Parce que je suis ingrate. J’ai longtemps côtoyé l’aristocratie italienne à qui je demandais : qu’avez-vous fait de vos privilèges ?
Les volets verts de Jean Becker est une adaptation du roman du même non de Georges Simenon, paru en 1950. Jean-Loup Dabadie en signe le scénario en 2020 avant de mourir. Le livre est propice à convoquer le goût pour le souci de l' ...
C’est un régal de la voir jouer, et très certainement que ça ne fait que commencer. C’est tout le lien aux autres de son personnage Jules Maugin qui est ici déployé, avec Félix, mais aussi avec celle qu’il va prendre sous son aile, Alice (la délicieuse Stéfi Celma), ainsi que Maria (Anouk Grinberg), qui est un peu son bouffon du roi, la seule qui peut tout lui dire, lui rentrer dedans et tout se permettre, et bien sûr son histoire avec Jeanne Swann (Fanny Ardant). Les volets verts, c’est aussi filmer le jeu, et qu’il est intéressant de voir qu’au théâtre si pour le public, différent chaque soir, mais qui rit évidemment aux mêmes tirades, du prisme des comédiens, c’est par moment une source d’inépuisable lassitude, la représentation permanente. Le plaisir du geste formel dans l’importance de chaque son, et avec une indéniable qualité de la photographie, et quelques plans, parfois complaisants, parfois sincères, qui rendent une mise en scène finalement très classique, et sans singularité. Une scène en particulier symbolise ce constat, après une partie de pêche entre Jules Maugin (Depardieu) (dans le roman, c’était Emile) et Félix (Poelvoorde), le bateau est en panne, immobilisé en pleine mer. Le livre est propice à convoquer le goût pour le souci de l’authenticité du moment d’antan de Becker, une atmosphère à la fois poétique et intense, vue bien sûr dans L’été meurtrier (1983), mais aussi dans un art subtil de la profonde légèreté avec lequel joue admirablement le cinéaste, aperçu entre autres dans Les enfants du marais (1999), et aussi dans Dialogue avec mon Jardinier (2007).