Corse matin

Sermano, Alando, Erbajolo, Focicchia, Ponte Leccia, Tralonca... Difficile de ne pas remarquer les nombreuses banderoles et affiches, placardées ici et là, ...

Et honnêtement, la proximité fait du bien", lance-t-elle entre quelques pas de danse. On perçoit un enthousiasme similaire du côté de Marion, jeune femme originaire du village : "Je suis ravie d'être là, franchement, c'est super, il y a du monde, on bouge, on revit... On essaye quand même de penser aux aînés : à trois heures, on baissera un peu le volume." Attablée avec des amis du village, Françoise, 73 ans, est aussi de cet avis : "Ce sont des moments que l'on partage avec les amis et la famille... Le président de l'association s'est fait à l'idée : "Généralement, l'heure à laquelle je range est aussi l'heure des premiers rayons du soleil. Après deux ans d'absence, la joie de retrouver ces précieuses soirées d'été se lisait sur les visages des personnes présentes, à l'instar de Thomas, agriculteur de 26 ans venu avec quelques cousins et cousines. "Il n'y a que la crise sanitaire et les malencontreux deuils qui aient émaillé 63 ans de festivités", remarque Jean-Marc Rodriguez. Et depuis deux ans, ils ont été mis de côté à cause du Covid. Les volontaires - des jeunes du village et des environs - trimballent des cartons de boissons, remplissent les étages des frigos. À Casanova, c'est pareil, le 5 août, c'est la Sainte-Marie des Neiges. À Poggio-di-Venaco, le rendez-vous est placardé en jaune citron à la porte vitrée du gîte d'étape : 16 août, grand bal animé par Jester Sono. La reprise des soirées estivales, c'est la vitalité et l'animation qui retrouvent enfin leur place dans la microrégion, après deux ans d'arrêt.

Sébastien Poggi, patron du restaurant bastiais l'Odéon depuis 2016, cuisine et gère ses services midi tous les jours dans un espace de 8 mètres carrés aux ...

Nous ne travaillons qu'avec des ingrédients frais issus de l'agriculture et du maraîchage local, ce qui nous facilite la tâche dans le travail", confie-t-il. Quand ils découvrent l'espace de travail des deux chefs, c'est un "mon Dieu ce n'est pas possible", qui sort le premier, raconte Sébastien, sourire aux lèvres. Quand on fait la vapeur des pâtes, c'est une horreur, ou quand on fait de la friture..." "On essaye de manipuler le jet d'eau bouillante à une distance suffisante pour ne pas se brûler", décrit Mohamed. Pour ce qui se passe en cuisine, "s'ils montent la chantilly ou décorent le gâteau, il faut l'envoyer en deux secondes sinon tout est ruiné. Un point "très important" selon eux, qui leur permet de se soutenir dans les moments difficiles. Avec en plus le stress et le jus du service, c'est intense, très intense." Pour être opérationnels, chacun connaît ses tâches et est à son poste, Sébastien du côté des plaques, Mohamed vers le plan de travail. La chaleur pompe une énergie incroyable", confie l'ancien serveur du Café de la Paix. Pour la première fois cette année, Sébastien décrit "5 mois caniculaires", depuis début mai et potentiellement jusqu'en septembre, où les degrés ne sont jamais descendus en dessous de 30. "Il y a une chaleur constante et de temps en temps on a de grosses sorties d'un coup. "On a essayé un ventilateur une fois, mais au bout d'un moment il ne servait à rien, il ne brassait que du chaud", se désole Mohamed.

Aurélie Melleray est la directrice technique du domaine viticole de 80 hectares, pour 3 800 hectolitres annuels, situé dans l'AOP Patrimonio et entame ses ...

C'est un travail pour sauver la planète." Un territoire qui correspond parfaitement à sa philosophie, axée sur l'écologie : "Ce qui me plaît le plus, c'est de faire des expériences, trouver des alternatives pour répondre aux enjeux écologiques, gaspiller moins d'électricité. Et surtout à remercier les bonnes personnes, sourire aux lèvres, pupilles brillantes, le regard bien ancré dans les yeux de son interlocuteur : "J'ai eu une chance incroyable de tomber sur Louis Montemagni. Malgré une nuit blanche, hantée par les numéros de cuves, la mère de famille tient à prendre le temps pour revenir sur son parcours. Aurélie s'implique de la vendange à la vente." Tout en gardant ses convictions : "Il faut écouter la nature et réagir très vite face à l'urgence écologique. Dernière étape avant de passer dans une autre dimension à Patrimonio. À l'époque, la directrice d'orientation de son école d'ingénieurs lui déconseille même de se lancer dans le bain : "Surtout ne faites pas ça, les employeurs recherchent des hommes, se souvient la quadragénaire. La polyculture doit nous permettre de nous diversifier. À 94 ans, Louis, le patriarche, vient encore prendre le pouls de son exploitation auprès d'Aurélie Melleray. Une autre anecdote vécue permet de replacer aussi le contexte misogyne véhiculé par une partie de la profession : "On m'a dit qu'il ne fallait pas que les femmes rentrent dans les caves, parce qu'elles risquaient de faire tourner le vin à cause de leurs menstruations." "C'est le chef d'orchestre, constate Nadine Montemagni, la gérante du domaine, associée avec ses deux sœurs.